Atelier 7 - 2019 sujets 1 et 2
Sujet 1 :
Phrase 1 :
« C’est avec les bonnes bourgeoises qu’on fait les meilleures grues »
Phrase 2 :
« Je sais que la bière fait grossir et que je devrais y renoncer, mais j’ai préféré renoncé à la coquetterie, »
Dîner au presbytère.
Madame de la Courte Paille et son mari invités à dîner chez le Curé de la paroisse de « Ville et Nie » ont revêtus leurs tenues strictes du dimanche (celle de la messe) pour ce repas inattendu mais fort gentiment proposé à la suite de leur don conséquent à l’Eglise pour restaurer le presbytère.
Un peu en avance, ils frappent à la porte, et les voilà qui entrent, un peu intimidés, dans cette annexe de la maison de Dieu. Oh my God !!! Ils sont accueillis par une servante en tablier blanc sur une jupe à froufrous, et un chemisier à décolleté plongeant sur sa généreuse devanture. Décontenancés par la créature dont ils ignoraient l’existence, ils s’avancent, malgré tout, dans l’unique grande salle, et M. Le curé sort de derrière une tenture qui sépare la pièce en deux, joues rouges et cheveux en bataille…
Il sourit avec béatitude…mais pas celle de la prière ! Il salue nos deux invités et leur propose de s’avancer jusqu’à la table et de s’asseoir confortablement. « La dulcinée » s’esquive et va secouer les casseroles.
Madame de la Courte Paille balaye de son regard ébahi leurs deux faces réjouies. Monsieur le curé voyant son air sidéré, lui dit :
« Hé oui, chère amie, j’ai demandé à Madame de la Basse-Cour de venir me donner la main pour préparer ce repas et voyez-vous, contre toute attente, cette chère âme m’a surpris par ses délicates manières ensorcelantes, et je me suis dit c’est un cadeau du ciel. Une voix m’a susurré : « c’est avec les bonnes bourgeoises qu’on fait les meilleures grues. » »
C’est alors que le mari, plutôt émoustillé derrière son lorgnon, ajoute benoîtement en levant les yeux : « Que les volontés de tout puissant soient faites… pour ma part, je sais que la bière fait grossir et que je devrais y renoncer, mais j’ai préféré renoncé à la coquetterie. Qu’importe l’enveloppe corporelle pourvu que nous ayons l’ivresse de la foi. »
Mme de la Courte Paille médusée voudrait dire « mais il s’agit de diableries !! » Mais elle reste bouche bée et le curé de poursuivre : « Agenouillons nous ensemble et rendons grâce, les voies du seigneur sont impénétrables… »
curé adultère
Sujet 2 :
Anaphore : je me souviens
Epiphore : au choix
Je me souviens de ton regard ambré, chimère !
Je me souviens du sable doux et frais, chimère !
Je me souviens de ta peau lisse, ambrée, chimère !
Je me souviens de ton foulard volant, chimère !
Je me souviens de cette odeur ambrée, chimère !
Je me souviens du ciel gris et orange, chimère !
Je me souviens de l’eau, miroir ambré, chimère !
Je me souviens de mon ivresse de cœur, chimère !
Je me souviens de ton envol, matin maudit !
Je me souviens de ma disgrâce, matin maudit !
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Je me souviens de nourriture moisie, d’eau glacée dans les cuvettes, maudites soient elles !
Je me souviens de règles de fer sur lesquelles s’agenouiller, en punition, maudites soient elles !
Je me souviens de la cour enneigée, à traverser de nuit pour aller aux latrines, maudites soient elles !
Je me souviens des confitures données par les riches pour acheter leurs services, maudites soient elles !
Je me souviens de notre enfance chez les religieuses tartufiennes, maudites soient elles !
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Je me souviens des eaux bleues transparentes et des poissons multicolores, raconte-moi !
Je me souviens du vent dans les bouleaux le long des rivières aux écrevisses, raconte-moi !
Je me souviens de la pluie bienfaisante sur les jardins assoiffés, raconte- moi !
Je me souviens de la nuit étoilée et de la lune amusée et des nuages joueurs, raconte-moi !
Je me souviens des heures chaudes d’été et des cascades rafraîchissantes, raconte-moi !
Je me souviens de l’hiver brumeux et des flocons dansants, raconte-moi !
Je me souviens d’avoir été un enfant et d’avoir dormi sur la mousse des bois, raconte-moi !
Je me souviens des papillons ivres de fleurs et des oiseaux chanteurs, raconte-moi !
Je me souviens du chat roux couché près du feu entre les pattes du chien, raconte-moi !
Je me souviens des cris de joie des enfants et des sourires de tous, raconte-moi !
Je me souviens du renard qui aimait les roses et la fidélité, raconte-moi !
Je me souviens du renard apprivoisé par un Petit Prince, raconte-moi !
Je me souviens que tu me disais « raconte-moi » avant que tu ne t’éteignes et que ne s’éteigne le monde,
Je me souviens que nous avons ri avant que tu ne t’éteignes et que ne s’éteigne le monde…
Clohe
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