Maridan-Gyres

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la ronde de mots du 2/09/2013

Ronde de mots : bleu, peuple, mort, trou, voler, avancer, partir, marcher, chien, oiseau, chat, migration, espérance 

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C’était une journée particulière, le ciel était d’un beau bleu. C’était une journée pour se promener, pour méditer, pour pêcher ou pour toute autre activité qui allège l’âme. Elle, elle se donnait rarement du temps pour elle. Pas habituée à s’écouter. Elle passait plus de temps à les écouter eux, les autres, ceux qui ont toujours quelque chose à dire. Elle faisait partie des glutes. Des prolétaires, du peuple, comme aimait à le dire les fats issus de l’ENA.

 

Elle n’avait pas fait de grandes études. L’école, elle n’y avait jamais rien appris d’intéressant. Enfant déjà, c’était pour elle un lieu de mort, pas de vie. Ils avaient tenté de la museler, de la faire entrer dans le rang. Il l’avait attachée à son siège, bâillonnée, sortie des classes. Mais ils avaient échoué. Elle avait stoppé ses études à dix-sept ans après un BEPC et une première année dans une école d’art.

Cette école, son père lui avait dit qu’elle pouvait choisir. Alors comme elle aimait peindre, broder, sculpter et photographier, elle avait choisi ce lycée. Là aussi, on avait voulu la caser dans un trou, un cadre, un moule. Mais, une fois encore, elle avait lutté. Elle, elle rêvait de voler, de survoler les nuages. Elle ne voulait pas qu’on la musèle, qu’on lui dise comment elle devait peindre. Comment, elle devait photographier et surtout pas comment elle devait penser.

 

Elle avançait le cœur ouvert vers les autres. A chaque obstacle, à chaque déception, elle avait pris l’habitude de partir, ce qui avait fait dire aux autres, ceux qui ne la comprenaient pas, qu’elle était instable. Elle voulait marcher, courir, danser, penser, rire et aimer librement. Elle, son plus grand plaisir c’était de déambuler aux Buttes Chaumont avec son chien. Elle s’allongeait dans l’herbe et elle écoutait le chant des oiseaux, les courses facétieuses des chats errants. Lorsqu’elle était là, dans l’abandon de son corps, elle laissait ses pensées vagabonder, entreprendre de longs voyages qui l’apaisaient et lui faisaient accepter d’attendre le jour où, enfin elle deviendrait libre. Vraiment libre.

 

Lorsqu’elle rentrait de ces migrations cérébrales, elle avait le cœur rempli d’espérance, elle se mettait à croire que demain, enfin, elle arriverait à se libérer des carcans, qu’année après année, on lui avait imposés. L’heure approchait où ses ailes allaient se déployer pour un envol céleste.



31/08/2013
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