Maridan-Gyres

Hiver 1916, une guerre éclair qu’ils avaient dit, le temps s’écoule lentement et la crainte que ça n’en finisse jamais ! C’est le 2^ème hiver à végéter dans les tranchées, il fait un froid de gueux, le soldat tente de se réchauffer avec son bol de soupe, une misère. C’était pas le grand luxe à la ferme, mais au moins il était au chaud et libre ; Il allait se marier avec la Marie, celle de la ferme d’à côté, si belle avec ses grands yeux bleus et sa peau si douce. Aujourd’hui, il ferme les yeux et se concentre pour revoir son visage, il a sa photo sur son cœur et prie pour qu’elle ne l’oublie pas !

Quand il a été envoyé dans la Somme, il ne connaissait pas cette région mais n’imaginait pas l’enfer qu’il allait vivre, des milliers de morts et de blessés. Va-t-il seulement rentrer et dans quel état ? La sempiternelle question ! L’hôpital est saturé ; les hommes se battent aux côtés des Anglais pour repousser l’ennemi, l’armée est très éprouvée et ne peut apporter de soutien, les Allemands sont pour leur part mieux organisés et opposent une forte résistance. Une victoire est-elle possible ou impossible ? Jean et ses camarades doutent mais heureusement pour améliorer l’ordinaire certains ont leur combine et réussissent à obtenir des suppléments, grâce à des contacts avec la population civile, mais ça devient de plus en plus difficile. En effet, les forces d’occupation allemande réquisitionnent maintenant la nourriture à leur profit et répriment tout acte jugé nuisible à leur autorité. A présent, nombre d’entre eux hommes, femmes ou enfants de plus de 9 ans qui résistent sont déportés dans des camps de travail en Allemagne.

Avant chaque combat, le prêtre célèbre la messe et dit : " Souvenez-vous, le seigneur est avec vous et dans toute votre vie ".

Une fois de plus, Jean et ses camarades sortent de la tranchée et courent sous une pluie d’obus, une nouvelle journée en enfer débute.

Adelinade