Atelier 2 - 2024 - Sujet 1
Ou l’on en apprend plus sur le professeur de littérature et sur Maridan la prêtresse.
Jean Bat n’était pas particulièrement séduisant, certes il avait eu quelques conquêtes féminines mais il y avait rarement eu des conclusions coquines en tout cas pas celles qu’il espérait, pas celles dont il nous parle dans le texte ci-dessus.
L’histoire d’amour (épistolaire ?) entre le professeur et la prêtresse des é-mots-tions avait débuté depuis peu, le caractère ardant et généreux, les connaissances livresques, les contes charmants qu’elle écrivait, sa longue chevelure blonde, les lunettes encadrant le visage paisible de Maridan avait séduit le bougon enseignant.
Il faut dire qu’il avait longtemps cherché son alter-ego, pour cela il écumait les librairies, les bibliothèques, les salons du livre (je sais que la foire au livre de Brive la Gaillarde était un de ces lieux favori), mais rien n’y faisait.
L’amateur de littérature, de jeux de mots et d’écrits était aussi un fin connaisseur des outils connectés.
Pour vous donner un exemple il avait acquis une machine à bisous sur Amazon dans le but d’échanger des baisers avec une de ses conquêtes.
En fait il s’agit d’un dispositif qui se fixe aux smartphones et qui se termine par deux lèvres en silicone qui imite à la perfection la bouche humaine celle-ci est équipée de capteur, quand on embrasse l’appareil les lèvres bougent et imitent celle de la personne que l’on souhaite embrasser, après bien sûr que les deux protagonistes aient téléchargés une application.
Vous voyez chers lecteurs que la personne qui nous occupe maitrisait parfaitement les nouvelles technologies.
Mais la frustration de J. Bat demeurait, il était toujours à la recherche d’une complice, d’une autre lui-même, d’une âme sœur.
Après une journée d’une platitude affligeante il se retrouva dans sa chambre- bibliothèque au bord du découragement et des larmes.
Soudain son visage s’éclaira, « on n’est jamais si bien servi que par soi-même » déclama t-il très fort, si fort qu’un des personnages du livre de la jungle posé sur l’étagère de droite (le voyez-vous ?) tomba de l’arbre ou il faisait la sieste, le prof ne prit pas la peine de s’excuser ni même de refermer le livre et sortit rapidement sans prendre sa veste.
Il revint à la hâte, il tenait dans ses mains un grand sac de papier estampillé FNAC, il monta précipitamment les escaliers qui menaient à sa chambre, il défroissa son lit-vre en lissant la couverture et se mit à feuilleter les pages fiévreusement, il s’arrêta sur une feuille au titre qui lui rappela la ville ou il avait fait ses études : Les mots de Montpellier. Le profil de Maridan qui proposait un atelier d’écriture en ligne le fascina.
C’est alors qu’il ouvrit le sac de papier posé près de lui et ajusta sur son visage le casque de réalité virtuelle haut de gamme qu’il venait d’acquérir.
Ainsi tous les soirs à la même heure il avait rdv avec la grande prêtresse des mots, la créant, la recréant à l’envie combinant la réalité de sa chambre et une image virtuelle prenant la forme de Maridan.
Ils passaient de magnifiques soirées : elle dictant les exercices sans manquer d’ajuster ses lunettes et de secouer ses boucles blondes, lui s’exécutant (en grognant parfois), mais tellement heureux d’avoir trouvé la femme de sa vie.
Ivoleine
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