Maridan-Gyres

De l’utilité des poètes.

A supposer qu’on me demande ce que représente la poésie pour moi, je prendrai d’abord ma main gauche réunissant tous mes doigts et je la poserai négligemment sous le menton, je pousserai un soupir pas vraiment un inspire-expire non plutôt quelques chose de doux, juste assez pour appeler, réunir en moi les poètes que j’aime, ils sont nombreux, mais jamais je les ai entendus se quereller, et vouloir mettre en place une quelconque hiérarchie, bien sûr j’ai mes préférés  (mais ça  ils l’ignorent).            

Antonio Machado

J’imagine que je resterai silencieuse un moment puis je m’exprimerai ainsi : je ne sais pas si la poésie a un sens particulier pour moi, mais JACQUES PREVERT, mais ANTONIO MACHADO dont la tombe à Collioure reste fleurie et ce, depuis 1939 et que dire de la boite aux lettres scellée sur sa pierre tombale qui s’emplit encore aujourd’hui des lettres de missives, de mots doux qui lui sont adressés.

Jacques Prévert

C’est dire les effets, les traces que laissent en nous les poètes, je crois qu’ils s’adressent à chacun de nous prêtent leurs oreilles attentives à nos peines, et nos joies.

Charles Beaudelaire

Quand je suis allongée essayant de décompresser c’est BEAUDELAIRE qui me murmure : « Là tout n’est qu’ordre et beauté, luxe calme et volupté ».

Maurice Carême

Quand je suis d’humeur joyeuse c’est MAURICE CARÊME qui vient à ma rencontre, et je souris remémorant mes années de petite écolière : « le chat ouvrit les yeux, le soleil y rentra le chat ferma les yeux le soleil y resta » La joie que me procure ce souvenir colore de jaune d’or toute ma journée.

Quand un orage magnétique se forme dans ma tête et se fraye un chemin jusque dans mon cœur assombrissant mon humeur c’est JACQUES PREVERT qui me chuchote à l’oreille : « Le bonheur en partant m’a dit qu’il reviendrait »

Quels idéaux, quels possibles accès à nos cœurs et à nos esprits, nous lèguent les poètes ?

Longtemps, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu…

Ivoleine