Maridan-Gyres

            -  Jeune fille, saches qu'à 10h10, Persée a vaincu Méduse et que sa chevelure  serpente encore entre ses doigts d'airai.

Jeune fille, vois comme il tient son trophée, arme redoutable qui pétrifie d'un seul regard et ferait de toi un fossile vivant  perdu à jamais dans un corps de pierre.  Persée s'est fait piéger par le temps lui aussi, il est devenu statut d'airain sur cette place où il trône, Gorgone entre les mains.

            Le temps a gagné, il a fuit et poursuit toujours sa couse. L'aiguille ne sait plus où donner du cadran tellement la terre tourne dans ses jours et ses nuits. D'hiver en été passent les jours et les années. La ronde des heures tourne et donne le vertige. 

            -  Jeune fille, pourquoi cette ombre sur ton visage, cela ne te concerne pas encore ?

            - J'ai peur, dit-elle qu'il m'échappe. Je voudrais le suspendre au-dessus de ma vie, l'installer pour l'éternité dans un nuage douillet et me laisser glisser entre ses bras ouatés. Mais toi tu m'as parlé...des froides galaxies, des grands vides sidéraux, de la force et de la puissance du temps, alors je ne bouge pas de peur de le contrarier, je voudrais tant le retenir. Et si je regardais Gorgone ?

            « Alors là mignonne, tu commets une erreur fatale, change de move. Dit Léon , le paon dans son superbe plumage. Léon fait tourner sa roue aux couleurs joyeuses et franches.

- Tu pourrais faire comme moi mignonne. Regarde, je suis fier dans mon habit de lumière, j'aime que l'on me flatte, j'adore que l'on m'admire. Après tout pourquoi m'en priver puisque je le vaux bien ! Laure hélas ! Pourquoi ne déploies-tu pas tes ailes, toi aussi ? Hic et Nunc, Nunc et Hic c'est ma formule magique à moi. Allez répètes après moi. Hic et Nunc, Nunc et Hic et le reste on s'en fout... »

Véro