Atelier 6 - 3ème sujet - ronde de mots
Trisidor réfléchit vite. Ce que vient de lui révéler le patriarche des elfes va l’obliger à délimiter avec plus de fermeté les frontières de son royaume. Il décide sur le champ d’en interdire l’accès aux elfes, tant que ceux-ci n’auront pas repris le pouvoir à l’incapable qui les dirige, il préfère rester seul maître en son domaine. Lentement, il flatte l’encolure de Vénabro. Cela finit par l’apaiser et il sort des écuries.
Vénabro est inquiet, il a senti la contrariété du titan et sait qu’il risque de ne pas être réceptif à la demande de la jeune élue. De plus, il s’inquiète de la réaction des elfes qui ne vont sûrement pas apprécier la fermeture de ce passage. Trisidor est un ami de longue date pour les elfes et son retrait va créer de nouvelles tensions dans le peuple elfique.
En même temps sous sa forme animale, Vénabro ne peut utiliser l’écriture pour faire passer cette information à ses amis. L’intensité de ce qu’il ressent le bouleverse. Comment va-t-il réussir à aider l’élue alors qu’il est prisonnier de cette peau ?
Le passage de l’Olympe à Titania a été une opération rondement menée, cependant, il doit pouvoir utiliser certains de ses pouvoirs pour aider Bélangèle qu’il sent toute proche. Première chose détourner l’attention de Trisidor qui se dirige vers elle, tandis qu’elle observe le vieillard franchir le portail qui le ramène au pays des elfes.
Elle le voit sortir un objet curieux de sa poche et il dessine un grand cercle devant lui. Aussitôt un brouillard multicolore apparaît en émettant une musique si mélodieuse qu’elle a envie de passer à travers. Le vieil homme incorpore ce qui lui semble être un fouet blanc et aussitôt il est aspiré dans le tourbillon qui disparaît en l’emportant.
La musique cesse aussitôt, mais l’émotion qui l’a saisie en l’entendant ne s’est pas dissipée. C’est pourquoi elle est si surprise quand une main brutale s’abat sur son épaule. L’étincelle qui brille dans les yeux du titan ne présage rien de bon.
- Que faites-vous là ?7
- J’attends Trisidor, et je ne partirai pas sans l’avoir vu ! Inutile de me faire une scène. Croyez-moi, il n’appréciera pas que vous ne m’ayez pas permis de le voir.
- Vous avez une bien haute opinion de vous-même, n’est-ce pas !
Les yeux du Titan sont passés du jaune au bleu. Sa colère est donc éteinte, à présent, il semble à Bélangèle qu’il se moque d’elle. C’est donc d’un ton ferme qu’elle exige qu’il la conduise à son chef.
- Petite idiote ! Crois-tu qu’en mon royaume quelqu’un pourrait faire obstacle à ma volonté !
- Je suis navrée, mais pourquoi ne pas vous être présenté aussitôt que nous nous sommes vus ?
- J’aime savoir à qui j’ai à faire, et tu me sembles bien jeune et impulsive pour une telle mission. Pourquoi devrais-je m’inquiéter de ton sort ou de celui de tes semblables ?
- Parce qu’Astracus ne s’arrêtera pas à nos planètes. Tôt ou tard, il viendra piller votre monde.
- Et tu crois qu’il a la plus petite chance d‘y parvenir ?
Bélangèle s’apprête à répondre vertement au titan quand sa mère se manifeste par télépathie et lui ordonne de se taire.
« Un titan ne craint personne, ma chérie, et surtout pas une espèce inférieure. Seuls les Dieux présentent un danger pour lui et encore, un danger non mortel. Alors laisse le parler, pour une fois, écoute et ne parle plus ! »
Le géant est pris d’un éclat de rire qui fait trembler la montagne.
- Dis-moi, ton Astrucien est-il plus fort que toi ?
- Je l’ignore.
- Pourtant tu es l’élue, non !
- Peut-être pourrais-je lutter avec courage contre lui, mais j’ignore de quoi il est capable.
- Donc, si je résume bien, tu ne connais pas sa force. Tu ignores la sienne, et tu doutes de la mienne. J’ai bien résumé !
Ses yeux ont repris une couleur orangée. Alors elle juge plus prudent de faire profil bas.
- Vu sous cet angle, effectivement, je ne sais pas grand-chose. Sauf que je ne remets pas en doute votre puissance puisque je suis là pour vous prier de m’aider.
Il n’a pas à lui répondre. Un bruit tonitruant vient d’ébranler l’endroit où le vieil elfe a disparu. Furieux Trisidor, les yeux devenus rouges, s’approche rapidement du portail.
- Qui ose ?
- Moi, Astéridès ouvre ce portail, tout de suite !
Trisidor lève le bras et le portail apparaît. Il saisit l’elfe par le cou et le rejette avec force du côté du monde elfique.
- Tu oses me donner un ordre ! Si tu recommences, je te tuerai misérable insecte.
Sa voix est glaciale. Son corps s'est transformé en un monstre sanglant. Tous ses muscles semblent écorchés vifs, son apparence est monstrueuse et sa voix s' est élevée dans un hurlement glaçant. Son onde de choc repousse en force Astéridès qui perd conscience avant que le portail se soit refermé
- Voilà une bonne chose de faite ! A nous deux petite fille !
Maridan 15/03/2019
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