Maridan-Gyres

D’or et de lumière.

D’or et de lumière le ciel tourmenté par un gros nuage chargé d’un orage en devenir, se mire dans l’eau calme du lac.

L’homme qui regarde ce spectacle paradisiaque de la nature,  jouit d’une fort belle santé et n’imagine pas un seul instant devoir se présenter à la porte du royaume des cieux dans un avenir très proche.

Il a partagé sa vie durant entre farniente et plaisirs, passé le plus clair de son temps  dans l’oisiveté, vivant dans le luxe et l’opulence.  L’été venu, son plaisir curieux et inattendu est de s’allonger dans son hamac de toile de jute accroché entre deux arbres centenaires. Les doigts de pieds en éventail, bercé par le chant des oiseaux, et enivré par le parfum subtil des prairies fleuries de sa campagne normande, il coule des jours heureux, consommant sans compter et méprisant le reste de l’humanité ne trouvant aucune étrangeté à cette situation parasitaire. Qui pourrait renverser la situation,  non mais ?

Il traverse la vie dans un bien être absolu, gâté et protégé de tous les ennuis, avec candeur et bonheur. Il vit totalement en osmose avec les  bonheurs terrestres, toujours émerveillé,  faisant de l’exclamation perpétuelle son moyen d’expression favori.

L’heureux homme !

Mais  à l’heure du jugement dernier, un reproche  sanglant sur  sa conduite  paresseuse et son manque de charité chrétienne, viennent peser lourd dans la balance du paradis !

D’or et de lumière le ciel tourmenté laisse éclater les foudres de l’enfer, pour ce pêcheur … devant l’éternel.

Shunt . 2024.03.26