Atelier 5 - 2024 - Sujets 1d,1e, 2 et 5, images 1 et 2
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De retour de l'atelier, Isadora me demande de choisir où je souhaite dormir. Me rappelant la mise en garde du spectre, je lui dis que j'aimerais retourner chez elle. Elle semble étonnée, mais ne dit rien. Dans ma tête une voix sombre, que je reconnais, me dit que j'ai bien fait.
- Chez elle, tu ne crains rien, car c'est une bonne fée. Mais sois attentive, car elles ne le sont pas toutes
- Nelly, tu m'écoutes ?
- Excuse-moi, je suis lasse. Je tiens à peine debout.
- Alors surtout ne dis rien. Laisse-moi prendre la parole, car Antéus est très susceptible et je crains qu'il prenne mal ton désir de repartir chez moi. Il avait pour projet de te présenter à son peuple cet après-midi ! Partons tout de suite.
Je la suis, ainsi donc le spectre ne m'a pas menti. Qui est-il ? Les fantômes sont censés faire peur or celui-ci semble prêt à m'aider. Est-il fiable? Que projetait l'elfe ? Toutes ces questions me tourmentent. Enfin nous arrivons dans le bureau d' Antéus. Il nous accueille avec un grand sourire.
Suivant les conseils de la fée, je simule une forte migraine et me masse les tempes.
- Quelque chose ne va pas, Princesse Nelly ?
- J'ai terriblement mal à la tête.
Aussitôt Isadora prend le relais.
- Je dois la ramener chez moi pour comprendre ce qui ne va pas. Elle devrait être en pleine forme après avoir reçu mes soins. J'ai peut être omis quelque chose. A-t-elle dit qu'elle souffrait ailleurs qu'à sa cheville ?
- Non, pas que je me souvienne. Ne peux-tu pas la soigner ici ? Je dois la garder près de moi, tu le sais, c'est important !
- Malheureusement je n'ai rien ici qui puisse l'aider. Sans ma magie, je suis impuissante et ton royaume est fermé à notre art.
Antéus marche de long en large, tourne autour de moi, je vois son air contrarié, je sens qu'il lutte contre lui même.
- Vas-y, ramène la chez toi, mais reviens vite.
- Merci Antéus, je ferai de mon mieux.
Je chancelle un peu et la fée me rattrape. Je ferme les yeux en gémissant. Peux-tu m'aider à l'allonger sur le hamac ?
Je suis soulevée par deux bras puissants et déposée sur le sol. Aussitôt mon corps décolle. J'attends qu'Isadora me demande d'ouvrir les yeux, mais elle n'en fait rien. J'imagine qu'elle n'est pas seule à me transporter. Le temps qui passe me semble interminable. Enfin, je sens que nous descendons. On me dépose sur un matelas moelleux. Quelqu'un ouvre une fenêtre et j'entends une forte pluie qui commence.
A l'intérieur de ce que je pense être une chambre, des gens se déplacent. Deux ou trois personnes. Enfin la porte claque.
- Tu peux ouvrir les yeux nous sommes seules à présent. Ne t'approches pas de la fenêtre, car Antéus a des espionnes partout. Peux-tu me dire pourquoi tu as voulu quitter le palais. En général les humains aiment la richesse des décors de ce lieu. Toi tu sembles avoir voulu les fuir.
- Ne lui dis rien, car tu la mettrais en danger.
- Je l'ignore. Soudain j'ai eu le pressentiment que si je restais là, quelque chose de terrible allait m'arriver.
- C'est bien. Dis-lui que tu es lasse, elle n'insistera pas.
- Pardonne-moi Isadora, mais je peine à garder les yeux ouverts.
- Suis-moi je vais te conduire à ta chambre.
Nous montons à l'étage où la fée me désigne une porte. En entrant je suis éblouie par la vue de la fenêtre. Nous sommes devant des montagnes aux sommets recouverts de neige. Au pied coule une rivière dont les bords sont recouverts de fleurs fuchsia. Et devant mes yeux émerveillés, j'assiste au coucher du soleil qui embrasse la ligne d'horizon.
- Cette chambre est magnifique. Je fais faire de beaux rêves.
Isadora quitte la chambre. Elle a à peine fermé la porte qu'une chanson s'élève au milieu de la nuit.
Je m'allonge totalement épuisée par les évènements de ces deux derniers jours, et je me laisse bercée par cette musique aux accords angoissants. La détente est de courte durée, car le spectre réapparaît. Il est cerné d'ombres. Autour de nous, une immense muraille qui semble vouloir atteindre le ciel.
On ne voit plus rien derrière....
- Écoute-moi Princesse Nelly, j'ai peu de temps pour te parler et te préparer à ce qui va suivre. Tu as échappé au premier piège, mais Antéus ne va pas s'arrêter là. Ta route est encore longue et elle sera parsemée d'embûches. Ne fais confiance à personne c'est vital. Le mur qui nous cache au monde ne restera pas longtemps visible. Personne ne doit savoir que je communique avec toi.
- Qui êtes vous ?
- L'une de leurs nombreuses victimes. Ma colère me permet de rester dans les limbes, mais je refuse de voir d'autres humains tomber dans leurs maudites mains.
La porte s'ouvre et Isadora pénètre dans la chambre.
- Comment vas-tu Nelly ?
- Un peu mieux.
- Suis-moi, je vais te présenter à l' un de mes plus fidèles amis.
Nous sortons de la maison et nous nous dirigeons vers un immense dôme de verre. A l'intérieur pousse une jungle exubérante. De nombreux volatiles multicolores se déplacent, chantent, mais j'aperçois également toutes sortes de primates qui passent d'une branche à l'autre en jouant.
Isadora sort un sifflet de sa poche, elle le porte à sa bouche, le bruit strident qui s'en échappe rend le dôme totalement silencieux.
Les oiseaux se sont tus, les singes se sont immobilisés et tous fixent leurs regards sur nous. Quelque chose approche bruyamment.
Un buisson s'écarte laissant apparaître un énorme orang-outan qui avance vers nous avec une attitude majestueuse.
- Bonjour Boris, comment vas-tu ?
- Très bien, mon amie. Je jouais avec Léonard. Il va nous rejoindre. Que puis-je faire pour toi?
- J'ai besoin d'une protection rapprochée pour la Princesse Nelly et je n'ai confiance qu'en toi pour m'assurer qu'elle ne court aucun danger.
L'impressionnant primate m'observe attentivement puis il s'adresse à moi. Je suis surprise d'entendre cet animal parler, mais après tout, je suis dans le monde magique. Mes parents ne m'avaient pas préparée à cela.
- Aimes-tu les animaux ?
- J'aime Tornade, mon cheval, mes trois chats et mes deux chiens. Ceux là sont très proches de moi. Après j'aime profondément être dans la nature et admirer tout ce qu'elle recèle. Ce que
- moi j'appelle le peuple de la forêt. Mais est-ce de l'amour ? Je n'y ai jamais réfléchi. Ce que j'apprécie c'est de les voir évoluer dans leur milieu naturel. Ils font partie intégrante de ce que nous offre une nature préservée.
Un rugissement nous annonce l'arrivée d'un tigre magnifique qui vient nous rejoindre. Je ne maîtrise pas le pas de recul que j'adopte.
- Léonard je te présente la Princesse Nelly. Nelly voici mon ami Léonard à nous deux, nous allons veiller à ta protection jusqu'à ton retour auprès des tiens.
- Merci beaucoup à vous trois, mais quand pourrai-je rentrer chez moi ?
Les deux fauves se tournent vers la fée et lui demandent :
- Tu ne lui as rien dit au sujet de la prophétie ?
- Quelle prophétie ? Je regarde moi aussi Isadora à présent.
- Boris c'est trop tôt !
- Non, je ne suis pas d'accord ! C'est elle qui risque sa vie, pas toi, pas nous. Elle doit le faire en connaissance de cause, tu ne crois pas ?
- Je le sais bien, mais son retour chez elle est encore loin, alors pourquoi la stresser ?
En entendant ces derniers mots, le désespoir m'envahit, j'ai l'impression d'être devenue une balle qui roule et rebondit sans que j'ai le moindre contrôle sur elle. C'est tellement flippant que j'en tombe à genoux.
Mon éducation m'a appris à contrôler mes émotions en toutes circonstances, mais là je ne maîtrise plus rien. C'est alors que Léonard s'approche de moi et glisse sa tête sous la mienne. Sans m'en rendre compte, mon visage c'est couvert de larmes. Et le tigre est venu les essuyer. Reconnaissante, je lui caresse la tête.
- Ne pleure pas Nelly, avec nous tu seras en sécurité. Avant de te retrouver dans le monde magique tu as du recevoir un objet magique, il sera une protection supplémentaire. Monte sur mon dos à présent, Boris et moi, nous allons t'emmener dans les montagnes de notre monde. Caché au fond d'un glacier millénaire, nous avons aménagé un refuge qui est gardé à toutes heures du jour et de la nuit par ma famille et mes amis à l'extérieur et par Boris et les siens à l'intérieur. Seuls les gorilles et les orangs-outans connaissent les passages secrets vers les sorties discrètes.
Léonard se tourne vers la Fée et lui dit alors...
- Puisque tu n'as rien appris à cette jeune fille c'est moi qui lui en parlerai. Au revoir Isadora, nous partons tout de suite. Antéus, j'en suis certain, ne va pas tarder à se montrer.
Peu après Isadora me tend un sac de voyage et m'embrasse.
- Merci Isadora.
- De rien, j'aurai aimé faire beaucoup plus.
Boris , Léonard et moi nous mettons en route. Surprise que ces deux animaux soient amis, je commence à les interroger sur l'origine de leur amitié. C'est Léonard qui me renseigne.
- Ma mère a été tuée par un stupide chasseur venu chercher un trophée. Cet abruti n'a même pas vu qu'elle avait un petit. En tombant elle a réussi à me dissimuler dans un buisson. C'est la mère de Boris, qui en passant près de moi, a entendu mes cris. Un peu plus tard, elle est revenue pour voir si ma mère était revenue. Comme il n'en était rien, elle m'a recueillie malgré le rejet de sa famille qui la pensait folle de prendre un tigre chez elle. Elle m'a protégé envers et contre tous ceux qui voulaient me tuer. Puis Boris est né et nous sommes devenus les meilleurs amis du monde. Etant plus vieux que lui je mordais tous ceux qui voulaient le blesser. Malheureusement, un jour où nous nous étions éloignés de notre mère, un chasseur l'a abattue. Il avait vu notre drôle de famille avec ses jumelles et l'avait surprise lorsque nous nous étions éloignés. Au premier coup de feu, nous avons fait demi-tour rapidement, mais elle était déjà morte. Nous avons poursuivi l'homme jusqu'au fleuve où nous l'avons massacré. Nous avons abandonné son corps aux charognards. Depuis nous cheminons ensemble et nous avons réussi à rapprocher nos deux familles qui ont découvert les nombreux avantages que notre association permettait. Depuis quelques années plus un seul chasseur n'est revenu dans nos montagnes.
Peu après nous passons près d'un lac et je découvre que je n'ai plus mes ailes.
Quand ont-elles disparu ? Je l'ignore, car je n'ai rien senti.
Vers quelles nouvelles aventures me conduisent mes nouveaux amis ?
Epuisée par toutes ces questions sans réponse, je m'allonge sur le dos du tigre et sombre dans un profond sommeil.
à suivre....
Maridan 15/05/2024
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