Maridan-Gyres

LE HASARD DE LA VIE (suite)

Le taxi m’attend. L’aventure est à ma porte. Je suis prête, enfin je crois !

J’ai rendez-vous à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. La Reinette sera là avec toute son équipe, ils m’accompagneront tout au long de cette expédition.

Quelques semaines plus tard.

• La Reinette, tu es ok ?
• Oui, Paul, tu peux envoyer.
• 10 heures 30, merci d’écouter la radio « Les Mots de Montpellier » avec comme tous les matins La Reinette, votre présentatrice préférée.
• Merci Paul. Bonjour Madame, Monsieur. Aujourd’hui, Brigitte est notre invitée. Rappelez-vous, elle a gagné au jeu de l’émission à laquelle était invité Nicolas Vanier. Comment vous sentez-vous, depuis votre retour en France ?
• Bien, un peu intimidée quand même. Je tiens avant tout à tous vous remercier pour votre gentillesse à mon égard durant ce périple incroyable.
• Merci à vous aussi. Alors, racontez-nous ce voyage ? Nos auditeurs sont impatients.

Tasiilaq

• Eh bien, voilà ! Après un vol Paris-Reykjavik la capitale de la Finlande et deux trajets en hélicoptère avec escale pour le premier à Tasiilaq, nous sommes arrivés au village des chasseurs Tiniteqilaaq.

Nanouk

• Nous avons été accueillis par le Chef Nanook (qui veut dire Ours Polaire), accompagné de deux chiens blancs immobiles dans le froid et la neige. Cet hameau d’à peine 120 âmes se situe sur le Fjord Sermilik sur la Côte Est du Groenland dans l’Océan Arctique. Nous avons partagé le rythme de la vie quotidienne des villageois durant quelques jours. Siku (qui veut dire Glace) la femme de Nanook tient une petite supérette, un magasin d’Etat qui existe dans chaque village. Les fusils y côtoient les balais et les vêtements. Eh oui ! l’ours polaire n’est pas une légende du Groenland. Deux d’entre eux ont été tués la semaine dernière. Il faut dire qu’ils avaient choisi d’entrer dans la cours de l’école. Les hommes ont la chasse dans le sang, de père en fils tous possèdent un bateau pour partir en mer pour nourrir leur famille et vendre leur pêche. Autour des maisons en bois magnifiquement colorées, sèchent des poissons. En guise de congélateur, pour conserver au frais les produits de leur chasse, ils plongent les phoques dans l’eau gelée et les amarrent à un pilier du port. Tandis que les hommes entretiennent leurs bateaux et réparent les traineaux, les femmes s’occupent des maisons et traitent les peaux de phoques. Elles nous ont fait découvrir l’atelier de dépeçage, l’odeur y est très forte. Nous avons pu voir des icebergs gigantesques ; contempler des aurores boréales splendides ; observer des baleines à bosses et des phoques. Le dernier jour, nous avons assisté au lever de lune, dans une lumière de fin de journée puisque la nuit ne tombe pas. Tout simplement extraordinaire. Nous avons entendu de nombreux chiens de traîneaux. Nicolas était comme envoûté. Nanook nous a organisé une randonnée. Nous avons éprouvé une sensation extraordinaire dans un paysage féerique. Dans une ambiance tranquille, les enfants jouent sur la place du village. Un peu plus loin, nous avons aperçu une enfant habillée tout de rose, du bonnet à l’anorak. C’est Aputik (qui veut dire Neige), la fille de Siku et Nanook. A 9 ans à peine, la fillette est de corvée pour puiser l’eau à la citerne communale alimentée par les lacs des montagnes. Au cours de nos rencontres, nous avons constaté que les Inuits étaient particulièrement affectés par le réchauffement climatique. Ils nous ont expliqué que les icebergs qui se détachent des glaciers côtiers perturbent les embarcations de pêche ; que la diminution de la banquise ou plus exactement sa fragilité due à sa faible épaisseur gêne les chasseurs qui ne peuvent s’y aventurer en sécurité que de février à avril. Auparavant, la mer gelait en décembre pour fondre en juin. La période de chasse s’en trouve considérablement réduite alors que la viande de phoque, de baleine ou de renne permettait jusqu’alors aux familles de subsister.
• Merci Brigitte, je vous vois bien émue.
• Oui ! Ces quelques jours ont été une expérience de vie fabuleuse avec une re-connexion à la nature.
• L’émission va bientôt prendre fin. Voulez-vous rajouter quelques mots ?
• Oui. Merci à toute l’équipe et à Nicolas de m’avoir permis de découvrir ces hommes hors du commun et ces paysages grandioses. Je voudrais aussi faire un petit coucou à mes ami(e)s du Club de Maridan qui se sont réunis, ce jour, à l’occasion de cet interview.
• Notre émission touche à sa fin. Madame, Monsieur, je vous donne rendez-vous demain à la même heure pour de nouveaux récits de voyages. Belle journée et prenez bien soin de vous. Ici La Reinette, je rends l’antenne.