Atelier 23 - 2014 - Sujet 1
Elle galopait loin du cirque dans la bruyère d'une prairie.
Que faisait-elle à cet endroit ?
Le crépuscule nimbait la lande d'une lumière irréelle.
Ce matin là, je l'ai vue passer pour la première fois. J'aurais pu passer mon chemin néanmoins j'étais là.
Là dans un jour si froid...
Je vis cette joie mauvaise qui brillait dans ses yeux et qui m' anéantissait.
Le vent soufflait fort soulevant sa jupe de coton blanc, telle une grande voile sur la mer.
Je l'imaginais tel un navire flamboyant se jouant des vagues. Les marins sonnaient l'alerte avec leur clochette devenues inutiles, car que peut faire une embarcation face aux colères de la mer ?
Mais lui, le savait-il ?
Le fracas de la houle avait fini par s'éteindre.
Plus un bruit... Les marins épuisés avait fini par s'endormir baignés par ce soudain silence.
Elle, toujours face aux éléments, silhouette spectrale semblait un phare dans l'obscurité.
C'est à la sentinelle du port que les marchands d'autrefois guidaient leurs embarcations.
Combien de fruits, combien de marins avaient fini leurs vies au fond de l'eau?
Était ce à cela que pensait la belle inconnue ?
Je l'imaginais prisonnière du repaire des âmes. Soumise à un destin qu'elle ne comprenait plus.
La brise du soir apporta un peu de fraîcheur à l'oppression qui pesait soudain sur la scène.
Debout... fière,
une envie primaire sauvage s'empara d'elle.
Elle allait hurler sa colère, sa frustration. Les images qui lui venaient en tête la laissaient anéantie, vacillante au bord du précipice.
Cet homme là, proche et loin à la fois, s'approcha d'elle.
Il lui prit la main et lui rappela à cet instant son père.
Et tandis qu'il s' avançait vers la mer, des images qu'elles croyaient perdues à jamais revinrent la hanter.
Fenêtre sur cour
Séjour de misère
Abandon au long cours
Désespoir de sa mère
Un battement d'ailes lui rendit le sourire... Désormais, elle le savait, elle sèmerait ses mots qui seraient les naufragés de ses pensées vagabondes.
Mes mots se posent,
Se conjuguent et ils osent
Transporter les coeurs
En une ronde de bonheur
Des mots pour les maux
Qui soulagent et enchantent
Toutes ces âmes en peine
Dont les larmes restaient vaines
Il la regarde et comprend que l'orage est passé. Ils vogueront désormais sur mer calme. Assis dans les bras l'un de l'autre il admire la journée qui arrive et qui sera source d'un nouveau bonheur.
Maridan
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