Maridan-Gyres

Le porteur de bonnes nouvelles me faisait penser à un personnage de carnaval ou plutôt à une créature née de l’imagination, ou plus précisément des doigts d’un marionnettiste. Je l’ai rencontré dans une expo d’œuvres consacrées au bonheur. À l’entrée de la salle on pouvait lire : « habiter le monde joyeusement ».

Je ne sais pourquoi nous avons tout de suite sympathisé.  

Il faut d’abord chers lecteurs que je vous parle du véhicule qu’il utilise pour ses déplacements et sa mission de diffuseur d’optimisme. C’est un tricycle ou plutôt un triporteur confortable. De part et d’autre à l’arrière sont solidement fixés des flacons contenant un élixir de joie (selon ses dires) qu’il utilise à des fins personnelles, mais je n’en sais pas plus.

A l’avant une grosse panière de rotin et dans celle-ci un florissant désordre de corbeilles, de paniers, de cabas remplis de journaux, revues, magazines, manuscrits, du courrier et des paquets aussi bien sûr, parce que c’est un excellent moyen de diffuser du ravissement, de la gaité a-t-il souligné.

Il a un curieux couvre-chef trop petit pour sa tête de mon point de vue, mais bon …. De chaque côté du couvre-chef dépassent deux touffes de cheveux noir couleur de geai légèrement emmêlés qui laisse voir ses oreilles comme deux petites nacres posées sur le bord d’un rocher.  Ses sourcils sont bien dessinés on pourrait penser qu’un peintre talentueux et rusé a mis son habileté à les tracer. Ils forment un bel arrondi. Ses yeux couleur miel tels deux pierres ambrées occupent l’espace dans un visage poupin. Au-dessous de son nez bien droit une petite moustache soigneusement taillée et une bouche vermeille appétissante comme un cœur de pigeon (que je me retins d’embrasser), toujours entrouverte dans un sourire gourmand.  Son visage reflète la joie de vivre, la sympathie.  Sur sa tenue colorée qui cache une silhouette replète de préposé aux bonnes nouvelles il est inscrit : « pour que la joie demeure ».

Je suis tombée sous le charme vous l’aurez compris de cet être exceptionnel. Avec des qualités de cœur indéniables, débordant d’humanité. Il est clément, gentil, doux, tolérant, bienveillant et par-dessus tout il irradie la bonne humeur.

Si vous vous souhaitez que je vous présente sans tarder ce dispensateur de réjouissances, il n’y a rien de plus simple prenons rendez-vous ! Je suis toute prête à partager ma dose d’ocytocine. D’ici là sourions, respirons, aimons, vivons.             

Ivoleine