Maridan-Gyres

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Atelier 14 - 2024 - Sujet 2

Il était une fois un petit garçon qui vivait avec sa maman, une fermière, dans une petite chaumière au fond des bois. Ils avaient pour seule compagnie un chat nommé Tigron espiègle et curieux qui aimait chasser les papillons et se blottir au coin du feu.

Un jour, alors qu'ils étaient tous les deux dans leur maison, la maman entendit un chant doux et triste qui venait de loin. C’était le chant des fées du royaume, qui chantaient pour demander de l’aide.

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Leur chant disait : Hommes et femmes, enfants de tout le royaume, qu'ils soient riches ou pauvres, votre roi a besoin de vous pour sauver sa fille, la princesse. Si vous pouvez aider à apaiser le chagrin du roi, venez à la cour.

La maman, au grand cœur, ne put rester insensible à cet appel. Elle repensa à sa petite ferme où ils avaient une vache, un taureau, cinq poules, un coq, et du miel que la forêt leur offrait. C’était leur vie simple, depuis que le papa du petit garçon était parti au ciel. Ils vivaient une vie simple, mais pleine d'amour, dans leur petite chaumière. Elle décida de préparer un gâteau de ses mains pour la fille du roi. À cette pensée, soudain, une fée apparut dans un éclat de lumière. C’était une fée bleue, aux ailes scintillantes comme des gouttes de rosée sous les premiers rayons du soleil.

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  • Oui, dit la fée bleue. Un  gâteau  pour  le roi  et sa   fille, votre  gamin  pour le lui amener.

 

Le petit garçon et sa maman, surpris par cette apparition, restèrent bouche bée. Même la cruche de lait que le garçon tenait glissa de ses mains et tomba au sol. Le chat se mit à miauler en direction de la fée, qui illuminait toute la petite pièce, tandis que la mère, surprise, brandissait une spatule comme pour menacer la fée.    

                                                             

  • Pardonnez-moi, vos pensées se sont mêlées aux miennes Madame, dit la fée.

 

Toujours sa spatule à la main, la fermière, vêtue de sa robe verte, ses cheveux blonds tressés et encore humides de la rosée du matin, se tenait immobile. Autour d'elle, la chaleur du feu crépitant se mêlait à l'odeur du lait renversé. La lumière bleutée de la fée illuminait la pièce, faisant scintiller les brins de paille épars sur le sol. Sentant une légère brise froide, qui semblait venir de nulle part, elle ouvrit la bouche, sa voix teintée d'une pointe de tremblement : 

 

  • Qui êtes-vous ?
  • Je suis la fée bleue, à votre service, Madame. Je ne peux quitter ce lieu sans vous aider à réaliser le gâteau que vous souhaitez offrir au roi et à sa fille.

 

La maman confia alors une mission à son petit garçon. La princesse avait été maudite par un lutin, car le roi avait emprisonné toute sa famille. Pauvre enfant, à l’heure où les gens dorment, elle passait ses nuits à surveiller les étoiles. Et à l’heure où les gens se lèvent, elle sombrait dans le sommeil, condamnée à vivre dans la solitude.

C'est ainsi que tout le monde se mit à préparer le gâteau : de la farine de blé, du lait frais, des œufs tout juste récoltés, et du miel de la forêt. Ensemble, ils pétrirent la pâte avec soin, chaque ingrédient étant choisi avec amour et attention.

La fée bleue, sachant que seul un acte sincère pourrait briser la malédiction, décida d’épauler le jeune garçon dans sa quête, veillant sur lui tout au long de son aventure. Le gâteau au miel, soigneusement enveloppé dans un torchon blanc, était prêt à être offert à la princesse et au roi. Le tic-tac des sabots en bois résonnait sur le chemin, accompagné par le chant des oiseaux de la forêt. Le visage de Tommy, rayonnant de joie et de détermination, illuminait son chemin. Il portait une chemise blanche, un pantalon gris, et un chapeau jaune.

Cependant, de nombreux obstacles se dressèrent sur sa route, dont une attaque de lapins roux envoyés par le vieux lutin pour le poursuivre.

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Cinq lapins roux encerclèrent Tommy. Tenant fermement le gâteau dans sa main droite, il ramassa un bâton de sa main gauche, déterminé à poursuivre sa quête malgré les obstacles. Il avait promis à sa maman, la fermière, de réussir à emmener le cadeau au château.

Sous le regard vigilant de la fée bleue et les encouragements de Tigron, son chat blanc avec une tache en forme de cœur sur le front, Tommy se prépara à se défendre. Tigron, qui avait plus l'âme d'un chien que d'un chat, miaulait d'encouragement, prêt à se battre à ses côtés.

Tenant bien le gâteau d'une main et le bâton de l'autre, Tommy repoussa les lapins roux avec des coups rapides, tandis que Tigron mordait certains d'entre eux. Son cœur battait la chamade alors qu'il fixait les lapins, qui semblaient déterminés à l'arrêter. Le vent froid sifflait à ses oreilles, et les ombres des arbres dansants autour de lui, lui donnaient des frissons. Sous le regard bienveillant de la fée bleue, Tommy réussit à surmonter cette première épreuve.

Mais le lutin, rempli de rancœur, n'avait pas dit son dernier mot. « Si c'est ainsi, se dit-il, je vais lui envoyer une tempête. Jamais il ne mettra les pieds au château ! La princesse et le roi vivront avec leur chagrin éternel, incapables de se retrouver. J'ai promis de les priver de leur famille, comme ils m'ont privé de la mienne.

Le lutin avait été privé de sa famille par le roi, car ils avaient saccagé tout le blé du royaume, ne laissant rien à manger aux habitants. Rempli de rancœur, il n’avait jamais pardonné au roi cet acte de vengeance. Maintenant, il était déterminé à faire souffrir le roi et sa fille, tout comme il avait souffert de la perte des siens.

Malgré la peur qui serrait son cœur, Tommy leva les yeux vers la silhouette sombre du lutin, qui semblait se fondre dans l'ombre des arbres. « Je n'ai pas peur de toi,» murmura-t-il, serrant encore plus fort le gâteau contre sa poitrine.

C'est ainsi que le lutin, rempli de rancœur, réussit à convaincre certains esprits de la forêt de déclencher une terrible tempête.

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Le vent sifflait de partout, faisant tourbillonner les feuilles et secouant les arbres dont les branches dansaient comme des ombres effrayantes. Le ciel s'assombrissait, et les éclairs déchiraient l'obscurité, rendant l'atmosphère encore plus menaçante.

Tommy, malgré la peur qui grandissait en lui, serrait bien fort le gâteau dans ses mains. Chaque pas devenait une épreuve, mais il continuait à avancer avec détermination, mettant un pied devant l'autre, résolu à accomplir sa mission. Le miaulement de Tigron, son fidèle chat, perçait le vacarme de la tempête, lui donnant la force de ne pas céder à la peur. Le petit garçon sentait la chaleur de Tigron contre ses jambes, et cette présence réconfortante lui donnait le courage d'affronter les éléments déchaînés.

La tempête faisait rage, mais Tommy, guidé par sa promesse et l'amour qu'il portait à sa maman, avançait, défiant la fureur des esprits de la forêt.

Alors que la situation semblait désespérée, et que la tempête faisait rage, une lueur d'espoir apparut dans la forêt sombre. Soudain, les oiseaux que la fermière et son fils avaient si souvent nourris dans leur petite ferme firent leur apparition. Leurs plumes brillaient de mille couleurs, éclatant de lumière dans l’obscurité, comme des étoiles tombées du ciel pour guider Tommy.   

Avec une grâce silencieuse, les oiseaux déployèrent leurs ailes et se mirent à tournoyer autour de Tommy et Tigron. Leurs chants mélodieux percèrent le rugissement de la tempête, et, peu à peu, le vent se calma. Les oiseaux s'approchèrent, et dans un geste de solidarité, vinrent en aide à Tommy et Tigron, les soulevant doucement dans les airs. Le petit garçon, émerveillé et reconnaissant, sentit une chaleur réconfortante l'envahir. Ensemble, ils volèrent au-dessus des arbres, laissant derrière eux les vents furieux et les branches menaçantes. La tempête, impuissante, ne pouvait plus les atteindre. En un instant, ils furent déposés juste devant les portes imposantes du château.

Les grandes portes du palais, que l'on disait infranchissables, s'ouvrirent alors lentement, comme si elles attendaient leur arrivée. Une douce lumière émanait de l'intérieur, invitant Tommy et Tigron à entrer, les accueillant avec la promesse d'un avenir meilleur. La mission était presque accomplie, et malgré les épreuves, Tommy sentait que la fin du voyage était proche.

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  • Viens, entre, dit la fée en volant gracieusement vers le château. Votre Majesté, voici le garçon envoyé par sa maman, la fermière. Elle vous offre un gâteau, préparé avec amour, pour vous et votre fille.

 

Le roi, ravi de voir la Fée Bleue, marraine de sa fille, la princesse Mirabelle, sourit chaleureusement.

 

  • Merci, brave garçon, dit-il en s'adressant à Tommy. Je suis heureux de te voir, et de savoir que ta mère a pensé à nous en ces temps difficiles.

 

Avec une grande joie, le roi accepta de couper le gâteau, prenant soin de laisser une part pour sa fille, qui dormait encore sous l'effet de la malédiction. La douce odeur du miel emplit la salle, apportant un peu de chaleur et de réconfort dans l'atmosphère pesante du château.

À la nuit tombée, la princesse Mirabelle ouvrit les yeux, comme elle le faisait chaque soir. Son regard triste se posa sur les couloirs silencieux du château, où elle marchait seule, entourée de l'ombre de la malédiction qui la retenait prisonnière. Chaque nuit, elle se rendait dans la chambre du roi, déposait un doux baiser sur le front de son père endormi, et lisait les messages qu'il lui laissait.

Le message disait : Ma chère fille, tu sais combien je t'aime. J'ai hâte de briser cette malédiction pour te serrer enfin dans mes bras. À côté du message, il avait laissé une part du gâteau au miel que le jeune garçon avait apporté.

Curieuse et affamée, la princesse se précipita dans la cuisine en soulevant sa robe violette pour ne pas trébucher. Elle dévora le gâteau jusqu'à la dernière bouchée, tandis  qu’un chat blanc avec une tache en forme de cœur sur le front se frottait contre elle, ronronnant de contentement.   Bien sûr  c’était  tigron.  Tout à coup, alors qu'elle finissait le gâteau, un miracle se produisit : le soleil se leva, illuminant le château de ses rayons dorés. La malédiction était enfin brisée.

Les habitants du château, émerveillés, se réveillèrent avec la lumière du jour, et le roi, les larmes aux yeux, serra enfin sa fille dans ses bras. Pour remercier le petit garçon et sa maman, il leur offrit une maisonnette près du château, où ils pourraient vivre sans souci. 

Mais la Fée Bleue, touchée par leur gentillesse, fit encore plus. En un instant, elle transporta leur chaumière, avec tous leurs animaux, près du château. Ainsi, Tommy et sa mère n'avaient plus à se séparer de leur foyer bien-aimé.

Et c'est ainsi que  la princesse Mirabelle  et le  garçon  devinrent rapidement les meilleurs amis du monde. Ils passaient leurs journées à explorer le royaume, à traire les vaches, à ramasser les œufs frais du matin, et bien sûr, à faire des gâteaux au miel, le dessert préféré de la princesse.

Mais dans les bois, le lutin, qui observait de loin, ressentait toujours une profonde tristesse. Réalisant que sa haine n'avait apporté que souffrance, il fut surpris de voir la princesse s'approcher de lui un jour, un gâteau au miel à la main.

Elle lui tendit le gâteau avec un sourire, sans dire un mot. Le lutin, touché par cet acte de gentillesse inattendu, prit le gâteau avec hésitation. En goûtant la douceur du miel, il comprit enfin que la réconciliation valait mieux que la rancune. Dans un dernier regard vers la princesse, il se dissipa doucement dans la brise, emportant avec lui le poids de sa haine.

Le royaume retrouva alors la paix, et chaque jour, sous le soleil éclatant, on pouvait voir Tommy et Mirabelle jouer dans les champs, les rires résonnaient jusqu’aux profondeurs des bois, là où le lutin avait autrefois habité.

 

Karima



07/10/2024
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