Maridan-Gyres

LMDM 2024-13-3

(25 Juillet 2024)

Les Passantes

(Lipogramme sans C)

Je veux dédier un poème
À toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants masqués

Aux filles qu'on entend à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

Fille d’Ève qu'on voit apparaître
Une minute à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit

Mais dont la svelte silhouette
Est si galante et fluette
Qu'on en demeure épanoui

À sa voisine de voyage
Dont les yeux, plaisant paysage
Font rêver pendant le trajet

 Que l’on souffre, seul à se languir
Et qu'on laisse pourtant partir
Sans oser sa main effleurer

Aux femmes qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent

Vous ont, inutile folie
Laissé voir la neurasthénie
D'un avenir désespérant

Belles images entrevues
Promesses d'un jour perdues
Vous serez dans l'oubli demain

Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du destin

Mais si l'on a manqué sa vie
On se souvient de ses envies
De tous les bonheurs entrevus

Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux âmes qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir

On pleure les lèvres absentes
De toutes les belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

 (Antoine POL, remanié par JEANBAT mis en musique par Georges BRASSENS)

Cliquez sur le lien pour écouter la chanson de G. Brassens