Atelier 11 - 2020 - Sujet 1 et 3
DEMAIN FERA T’IL BEAU ?
Photo prise à : Ploemeur dans le Morbihan. Bretagne
J’ai envie d’écrire pour mon fils que j’aime et regarde souffrir de maux que je ne comprends pas.
Ces quelques lignes sont un peu comme une bouteille jetée à la mer dont on espère, telle une chimère, qu’elle rapportera le secours espéré.
Mon enfant m’est inaccessible et pourtant, je suis tendue vers lui, pleine d’espoir et de désespoir.
Je cherche à comprendre ce qui le torture et l’éloigne d’une vie normale, je m’intéresse aux moindres détails qui pourraient constituer une piste.
Sa jeune vie a été jalonnée de déceptions, de deuils qui ont sans doute participé à ébranler sa foi en lui.
J’ai beau tenter de le hisser vers le bon côté de l’existence, il n’est que refus et s’enlise dans le mutisme avec son téléphone pour seul compagnon.
Il ne s’intéresse à rien qui me paraisse essentiel. Les manuels scolaires sont restés une pile immuable dans un coin de sa chambre. Son surf et le bracelet de son leash, symboles de son dynamisme et de sa joie de vivre passés vivent dans l’ombre du cabanon qui les abrite.
Il a arrêté le lycée et entrepris des démarches pour découvrir sa voie. Les limites entre ses temps de réflexion et son inactivité manquent de clarté. Les petites difficultés abrègent très vite ses initiatives.
Je me méfie, j’ai peur de nouvelles dérives que j’évoque parfois pour justifier notre sévérité.
Je ne peux me résoudre à le regarder se perdre et j’ai besoin de le voir réagir.
Très maladroitement, je lui énumère tout ce qu’il n’est plus ou n’est pas, ce qui au final ne fait qu’achever de le dévaloriser.
Mes attentes l’étouffent, le lassent et lui paraissent dictées par de mauvaises raisons.
Notre relation a dérivé de quelques embrouilles occasionnelles à des paroles très dures.
Son ressentiment à mon égard n’a d’égal que ma profonde peine de voir s’éloigner la confiance et la complicité qui nous unissaient.
J’attends que demain nous offre à nouveau son sourire.
****
SUJET 3 : ACCROSTICHE INTEMPORELLE
Immuablement, la douleur reprend sa forme diurne.
N’ignorant pas le mal qu’elle apporte
Tôt le matin, elle quitte son enveloppe de la nuit
Et elle se réinstalle, inopportune.
Mutique et assourdissante comme un claquement de porte
Près du cœur, au creux du ventre où, elle s’épanouit
Ombrant sans vergogne la journée d’une brume
Rendue palpable par sa violence inouïe.
Elle laisse alors déborder sa rancune
Louvoie pour étouffer un sursaut d’envie
Lascivement, elle contemple son œuvre brune.
Et pour un sourire s’évanouit.
Clarinette
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 487 autres membres