Atelier 1 - 2021 - sujet 4
Mourir d’amour.
J’ai zoomé la photo, et bang ! En plein cœur ! J’ai cru voir ma mère dans les années 50, socquettes blanches dans des souliers noirs, cheveux bruns et courts, enfin libérés du chignon autrefois quasi obligatoire, robe sans forme ceinturée d’un cuir étroit, manches descendant pudiquement jusqu’aux poignets, poitrine malmenée d’avoir fourni tout le lait que je lui demandais…, si ce n’est elle ….
Mourir d’amour, est-ce son dernier cri, elle qui brava sa famille, pour imposer mon existence, et son amant qui l’abandonna violement lorsqu’il apprit ma future naissance ?
Echappée des immeubles et des barrières, cachée par les vieux arbres tortueux qui eux aussi ont souffert, et portent encore les stigmates de la férocité des hommes, elle tente de se fondre dans le mur, comme elle l'a toujours fait dans sa grande humilité, avec ce cri douloureux.
Alors que le soleil éclaire sa silhouette d’un rayon tiède et réconfortant, au premier plan, pour apporter la douceur dans cette violence ressuscitée, ce parterre luxuriant de primevères recouvre sa tombe dans ces nuances qu’elle aimait tant !
La couleur vive des fleurs printanières illumine mon regard troublé, le son de sa voix résonne irrémédiablement atténué par le temps dans ma tête, l’herbe verte et grasse a repris de la vigueur, l’hiver s’éloigne ... et la vie continue …
Shunt
15 mars 2016
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