Atelier 1 - 2020 - sujets 3 et 4
Sujet 3
Il y a si longtemps que j’erre seule au milieu des limbes que j’ai parfois l’impression que ma vie a commencé ici. Pourtant, quelquefois quand le désespoir me serre entre ses griffes, je me rappelle son visage, le sourire de ses yeux posés sur moi. Eric, mon cher époux. Depuis combien de temps suis-je perdue au cœur de cet enfer ? Je ne saurais le dire.
Ses longs cheveux blonds pendent sur son visage éploré, ses ailes déchirées témoignent du temps qui est passé... Perdue dans ses pensées, elle songe au passé.
Notre rencontre fut exceptionnelle. Je me promenais dans les bois d’Ephorel, lorsque la porte du monde magique s’était ouverte.
Avec mes amis, nous en parlions souvent, mais c’était pour moi des contes pour enfants. Qui à l’époque croyait encore aux fées et aux elfes ? Personne !
Nous étions si plein d’assurance et de morgue. Nous les humains, la race supérieure ! Tu parles, la belle affaire, nous n’avions rien vu venir. Nous nous étions conduits comme des imbéciles avec cette chère Gaïa. Méprisant ses besoins pour assouvir les nôtres. La planète souffrait, des déluges apparaissaient un peu partout sur la terre. Mais peine perdue, les politiques et les puissants ne firent rien pour enrayer ces cataclysmes. Ils réagirent bien trop tard.
Le jour où je l'ai rencontré, je pestais contre nos dirigeants qui venaient de renouveler des concessions minières et avaient accordés une fois de plus des autorisations de déboisement. Assise sous un vieux chêne, je pleurais.
Sur l’instant, je n’avais pas bien compris ce qui se passait. J’avais vu un homme très grand, très beau, surgir d’un nuage de brume, là où deux minutes plus tôt, il n’y avait qu’une clairière.
Nos yeux s’étaient croisés et nos cœurs s’étaient aussitôt liés à jamais. Je suis une grande femme, mais près de lui, je me sentais minuscule. Avec mes 1m90, je lui arrivais à peine à l’épaule. Il m’avait appris qu’il était un elfe âgé de plus de mille ans. Je lui en donnais à peine trente, moi vingt-cinq, la différence était de taille, mais à vrai dire, je le prenais pour un bel homme mais surtout pour un affabulateur.
Au fil des jours qui suivirent, je pu constater qu’il n’en était rien. Il me fit passer dans le monde magique où il me présenta son royaume, son père, mais aussi les fées. A peine un mois plus tard, nous vivions ensemble.
L’Ephorel était une contrée magique de toute beauté. Toute la nature y était d’une luxuriante inimaginable pour moi, simple humaine. Eric m’expliqua qu’avant notre arrivée et notre développement, la terre était ainsi. Je me sentais tiraillée entre ma famille et mon amour, mais aussi entre nos deux mondes si différents.
Un jour, alors que j’étais partie rendre visite à ma famille, je fus kidnappée par le maître de l’obscur. Depuis, il m’a laissée ici, sans explication, sans aucune sortie possible.
Mes jolies ailes irisées, que m’avaient données les fées, sont aujourd’hui en lambeaux. J’ai perdu la foi. Tout ici n’est que ruines et chaos.
J’avance encore, mais je n’ai plus de force. J’aspire à une délivrance qui ne vient pas. Alors je continue ma route au milieu de ces paysages dévastés et stériles. L'obscur ne cesse de me dire que la terre sera bientôt dans le même état.
Pas âme qui vive avec qui partager ma douleur, avec qui essayer de comprendre. Je n’ai plus d’espoir… Je finirai vieille, ridée et usée ou avec un peu de chance, je serai devenue folle avant de sombrer dans le vide sidéral.
Maridan 11/02/2020
Sujet 4 :
A des années lumières de là, Eric seul depuis trop longtemps songe à sa chère épouse disparue. Un branquignol était venu lui parler lors de la soiréé ou sa femme avait été enlevée. Ce vaurien, se prenait pour une icône de la mode alors qu’il n’était qu’un foutriquet. Il avait été saisi d’une rage froide quand cet imbécile lui avait conseillé de refaire sa vie.
- Une femme de perdue, dix de retrouvées !
La bête sauvage qui dormait en lui s’était réveillée. Il avait saisi la veste haute couture de l’odieux personnage et l’avait éjecté de sa maison. Le musicien qui jouait une partition de Mozart s’était interrompu avec un air horrifié. Devant la mine ulcérée de ses invités, il avait mis un terme à cette sinistre soirée.
Pour se détendre, il avait renvoyé son personnel pour la nuit et s’était mis à faire la vaisselle. Lorsqu’il pratiquait cette activité, il revoyait sa chère et tendre épouse prendre le petit écouvillon pour nettoyer les petites bouteilles d’élixir de joie. Cet élixir qu'ils offraient avec plaisir à leurs invités ne fonctionnait plus sur lui depuis qu’elle avait disparue.
Il ne savait que faire pour faciliter son évasion des limbes, il gardait sa lucidité. Pour l’aider à la sauver, il aurait besoin de l’aide de l’élue, mais Bélangèle n’avait pas encore complété le médaillon de la grande prêtresse. Combien de temps encore allait-il devoir attendre sans agir ? Cette question le rendait fou !
Maridan 11/02/2020
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