Maridan-Gyres

Du rififi en  boulange

C’était ce jour-là, la grande fête du pain. Le meilleur boulanger de chaque village était arrivé pour montrer à la population, qui la capacité à faire une boule, qui la dextérité à faire un pain au chocolat, celui la forçant l’admiration avec une baguette tradition originale fourrée d’une amande délicate.

Le four chauffait tant que la fumée cachait d’un rideau bien opaque le zèle et le travail de chacun

Il y avait, parmi la population éberluée de tant de qualité du travail de la pâte, un gamin blond, habillé de vert et vêtu d’un cardigan bleu pâle qui adroitement, et profitant d’une petite taille que lui donnait la nature à cet âge, tenta de mettre une main pleine d’un bel oignon et d’un ail à l’intérieur de la pâte d’un concurrent du village de Charrette. Une belle tricherie à prévoir.   La manœuvre dilatoire aurait pu aboutir, cependant un papy charettai à qui rien n’échappait, alla dénoncer le perfide qui prit une bonne gifle.

Il apparut que le tricheur en herbe était de Dolomou bien évidemment, le bourg rival connu pour la médiocrité de la boulangerie du village et l’attirance particulière du patron, féru de bière locale et relativement peu enclin au travail de la farine et de la levure.

La punition fut à la hauteur de la tentative de tricherie. Le pauvre garçon fut obligé d’avaler tout le pain cuit à l’oignon et à l’ail par le boulanger du village.

Il en fut quitte pour une bonne colique. Un bonnet d’âne couronna le mécréant et il fut en devoir de rentrer au village à côté de la charrette.

La manigance profite rarement dut il avoir en tête et l’idée de l’équité ce jour-là a peut-être fait un bout de chemin.

                                                                  Francois