Atelier 18 - 2022 - Sujets 1, 2, 3
Sujet 1 : Sujet libre
La cour d’école
Elle résonne encore à mon oreille cette cour d’école entourée de hauts murs avec quelques platanes dénudés ressemblant à des squelettes, mais qui nous abritaient de leur ombre au printemps.
Il y avait un immense préau sous lequel nous nous réfugions par temps de pluie.
Nous étions tous habillés de culottes courtes, chaussettes hautes sur des chaussures montantes, un gros pull, un manteau ou une veste, une casquette parfois.
Nous jouions aux gendarmes et aux voleurs, aux cow-boys et aux indiens ; avec un sou troué et un bout de papier passé à travers celui-ci nous en faisions un volant que nous essayions de ne pas laisser par terre utilisant nos bras, coudes, mains, genoux et pieds. C’étaient aussi des courses endiablées mêlées de cris, de rires et parfois de pleurs.
Il y avait aussi des disputes qui se terminaient parfois en pugilat, il m’est arrivé d’y participer, je prenais des coups, mais j’en donnais pas mal aussi.
Les filles jouaient à la marelle, la dînette, colin-maillard. Certains garçons aimaient bien les embêter, quant à moi, cela ne m’intéressait pas. Ce n’est que plus tard qu’elles m’ont intéressé.
Soudain au milieu de tout ce brouhaha, un strident coup de sifflet. Aussitôt nous arrêtions de jouer et allions nous mettre en rang, puis le maître en tête nous regagnions notre salle de classe.
La récréation était terminée.
Romantini
Sujet 2 : Ronde de mots
Éphémère fut son escapade. Funambule, silhouette opalescente se détachant dans le ciel bleu, il se déplaçait, assidu dans son numéro. Faisant fi de la cacophonie d’un vol d’étourneaux tourbillonnant au-dessus de lui. Espiègle, et d’une gentillesse telle qu’il ne pouvait refuser un défi. Malgré ses efforts pour réussir son exploit, il finit par chuter et s’écraser au sol tel un cadavre désarticulé.
Romantini
Sujet 3
Sous l’arbre à palabres, une petite fille, le regard émerveillé, écoute le conteur confortablement assise.
Il raconte l’histoire d’un petit lapin borgne qui était la tête de turc du village.
Il aimait bien s’amuser, courir, sauter. Chaque jour il allait à la rencontre des lapereaux pour jouer avec eux, mais ils lui jetaient des pierres, le bousculaient : se moquant de son handicap.
Pourtant il avait le cœur sur la main, pour les plus âgés c’était un amour il, leur faisait les courses, nettoyait leur gîte, était aux petits soins etc.
Un beau matin un énorme renard est arrivé, après avoir dévoré plusieurs d’entre eux, rassasié, il capture et emmène la fille du chef du village. Notre petit lapin, était éperdu d’amour pour cette jeune lapine qui l’ignorait faisant semblant de ne pas le voir en le croisant.
C’était l’effroi et la désolation parmi la population.
Alors, n’écoutant que son courage, notre petit lapin se dirige vers le terrier. Sur le chemin, il ramasse un bout de bois pointu afin de l’utiliser comme arme pour se défendre.
Arrivé à proximité, sans faire de bruit, il creuse un trou assez profond et large pour que la bête trébuche et y tombe puis le recouvre de brindilles. Enfin, il commence à frapper très fort le sol avec sa queue pour faire du bruit et attirer le monstre à l’extérieur. Dérangé, le renard sort, l’aperçoit, court vers lui, met une patte dans le trou, tombe lourdement face contre terre. Profitant de l’occasion notre courageux petit lapin se précipite, lui plonge le bout de bois pointu dans le cœur et, délivre celle qu’il aime éperdument en secret.
Ils retournent au village où il y est acclamé en héros. L’amour de sa vie en le regardant de plus près s’aperçoit qu’il est plutôt mignon : surprise par sa gentillesse, sa timidité, sa galanterie … elle en tombe amoureuse.
Ils se marièrent et vécurent longtemps heureux.
Il ne faut jamais mésestimer ni préjuger une personne différente.
Romantini
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