Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Une histoire à 7 mains

« Fuir, fuir, m’échapper de cette obscurité qui tout à coup tente de m’engloutir. Je ne vois pas le bout de ce tunnel interminable, froid, humide… Cela a duré cinq minutes, mais j’ai eu l’impression de vieillir de dix années. Me sont revenus des souvenirs heureux que je croyais enfouis et qui avaient pourtant existés…

Des souvenirs qu’il me faudra dix années pour décrypter, pour digérer !

Peut-être que je sentais venir ma fin…. Ce tunnel avait été comme un exutoire. Il m’avait permis de rédiger une espèce de testament qui, depuis que je suis sorti à la lumière, est devenu ma bible. C’est à dire celui qui guide ma nouvelle vie. Ah la lumière ! Elle a remplacé l’obscurité. Qu’elle est violente ! Qu’elle est belle !

En peu de temps ce qui avait failli m’engloutir et me conduire à la destruction de ma vie m’avait ressuscité et ouvert à ma renaissance. »

« Mais arrête donc de divaguer ! Je n’en ai rien à cirer moi de tes états d’âme. Pour moi un tunnel c’est bien réel et cela me rappelle de vrais souvenirs. Ecoute bien ce que je vais te dire, je ne l’ai jamais raconté à personne. Pendant la guerre, au Vietnam, je faisais partie d’une troupe spéciale. Les rats d’égouts qu’on nous appelait. Nous étions six, des démineurs, dans des galeries souterraines. »

« J’en ai assez moi aussi ! De tes radotages sur la guerre ! Mais si, tu me l’as déjà racontée ton histoire de rats ! etc… Stop !…Sors du tunnel, il y à de la vie derrière….La vie est là à présent, maintenant…

Bon ! D’ailleurs, qu’est ce qu’on fait cet après-midi ? On va se promener où bien tu restes dans ton tunnel, dans tes souvenirs de guerre à radoter ? Moi, c’est décidé, je décide que je sors, je me balade et…Je respire…. De l’air, de l’air…. Ras le bol de la pollution, des psy machin, des psy bidule…. Souvenirs de guerre ou pas… Le présent. Je suis là ! Devant le jardin et je détache le chien. Le soleil me caresse la peau et j’ai envie… de courir, de marcher, d’humer la campagne… De respirer la verdeur des prairies, d’humer le parfum des jonquilles, des violettes qui jonchent le chemin….Ah ! de l’air…De l’air…., des parfums. Hum !...Je me régale….Le chien m’a suivi, reniflant chaque touffe, chaque brin d’herbe…. Je m’assois un moment, contre un tronc d’arbre et je me régale, oui encore….. 

Seul, je me régale, je n’ai pas le goût du passé, pas le goût de m’enfermer. J’ai besoin d’air, que le soleil m’inonde et qu’il inonde le ciel ! Envie de courir. Non pas, pour sortir du tunnel, mais pour expulser ma colère ! Il me faut respirer, m’exprimer ! Regarder devant ! Imaginer l’avenir. Avoir des projets. Marcher sur le chemin. A mon rythme ! Seul…et encore seul. Et au fond pourquoi pas ? Je vais prendre mes distances, c’est décidé ! Peut-être même me séparer ? Elle est peut-être là, la solution. J’étouffe moi ! Je veux retrouver ma liberté. La nature, un peu d’espace ! Ne plus partager mon lit !

Retourner vers la nature, voilà la solution ! Me défaire de mes vieux démons en me retrouvant seul, face à moi-même ! Peut-être que c’est cela le vrai bonheur ? Etre tranquille, plus de facture, plus de travail, libre je veux être ! C’est décidé, je pars pour faire le tour du monde en sac à dos. Mais je vais devoir abandonner ceux que j’aime. Comment vont-ils le prendre ? Pour l’heure, je vais me renseigner avant de prendre une décision.

Je décide alors d’aller faire un tour au cyber café du quartier et, sur la route, collé sur un vieux lampadaire au bord de la retraite, je vois une affiche d’un vert éclatant qui semble annoncer une information verdoyante !

« Stage de survie durant le mois de février, dans la salle des rencontres de l’hôtel de ville. Pour tous renseignements, veuillez appeler le 04……… » Quelle chance ! Je décide donc de passer cet appel, qui sonne déjà comme le point de départ de ma nouvelle vie.

Car c’est bien de cela qu’il va s’agir à présent pour moi : de la survie ! Comment y arriver seul ? Impossible ! Je m’accroche à cette sonnerie d’appel qui résonne à mon oreille. J’attends plusieurs secondes et soudain, une voix monocorde et impersonnelle me répond que les inscriptions pour le stage spacio-érotico-temporel seront closes après moi. Quoi ? Un déclic, bip ! bip ! bip ! Mais je n’ai même pas eu le temps de parler ! Mais je ne veux pas y aller moi à ce stage spatio-érotico-temporel ! C’est un stage de survie que je veux ! Mon téléphone vibre….Tiens un message :

« Votre inscription a bien été prise en compte, rendez-vous lundi 1er février à 19 heures dans le Parc du Château d’Ô »

Quoi ? Mais j’hallucine ! Que m’arrive-t-il ? Je me sens bizarre tout à coup. Je me retiens au vieux lampadaire et …. Je me frotte les yeux : plus d’affiche, plus rien de collé dessus ! Je deviens fou !

Marie, Gérard, Orane, Claudine, Frédérique, Claudine, Véronique (je ne suis pas sure des auteurs le cahier ayant circulé de manière anarchique cet après midi là, je compte sur vous pour rendre à César ce qui appartient à César ou Césarine. Bisous à vous tous.

PS : A vous d’imaginer la suite, moi j’y travaille déjà. Ce serait une bonne idée pour démarrer le prochain atelier que de lire les histoires avec leurs conclusions.)



04/08/2013
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