Maridan-Gyres

J’ai découvert avec horreur que les racistes minoritaires et silencieux hier encore, sont aujourd’hui omniprésents tout autour de moi. Ils ne se cachent plus reprennent à pleins poumons les discours de haine des élus qui s’étripent comme des chiens enragés dans ce qui… autrefois était le cœur du pouvoir, l’Assemblée Nationale. L’ère du rejet de l’autre sonne son apogée.

Devant l’abjection de cet aspect le plus vil de l’humanité, j’ai décidé de ne plus m’exposer à leurs diatribes nauséabondes. J’ai pris mes gamins, mon chat, mon chien et tout ce qui m’était nécessaire pour continuer à enchanter la vie de mes enfants et de mes animaux loin de cette société où je ne me retrouvais plus.

J’ai longtemps cherché le lieu où nous réfugier oscillant sans cesse entre villages, hameaux et maisons isolées.

Devant la frustration de mes enfants qui n’en pouvaient plus de changer de lieux sans cesse, perdant à chaque fois les quelques amis qu’ils se faisaient, j’ai fermé le registre des possibles et je leur ai laissé le choix final.

Alors que nous faisions une pause dans une maisonnette que j’avais louée pour un mois de vacances. Mes enfants m’entrainèrent dans de longues promenades au cœur des bois, au bord de lacs et pour la première fois depuis des mois, je les voyais retrouver le sourire. Même le chien et le chat se joignaient à nous pour ces ballades bucoliques.

Une semaine avant de repartir, nous étions au bord d’un champ magnifique doté d’une myriade de petites fleurs. Un prunus au bord du chemin était en fleurs et de superbes papillons venaient se poser sur celles-ci nous offrant un spectacle envoutant

Envolés tous nos soucis, les enfants courraient derrière les papillons, chien et chat amis comme jamais courraient derrière les enfants. D’un seul coup, je fus prise d’une envie furieuse de réécrire notre histoire.

Prompte à réagir, j’appelais la propriétaire et lui fit part de mon envie d’acquérir sa maisonnette. Devant les visages enthousiastes de mes enfants, je compris que j’avais pris la bonne décision.

Ce soir-là, apaisée pour la première fois depuis le décès de mon amour, Je couchais les enfants et je partis me promener au bord du lac… Un phénomène inexplicable apparut !

Alors qu’un peu plus tôt le soleil en se couchant avait teinté tout l’horizon d’une lueur orangée, délivrant ma parole, je me mis à te parler mon amour Je t’expliquais que j’avais compris, aujourd’hui, que la vie sans toi était à nouveau possible. J’avais vu renaître le sourire de nos enfants et nos deux compagnons de vie semblaient eux aussi tout excités

J’avais levé mes yeux vers le soleil qui sombrait, mes larmes coulaient, mais j’étais heureuse, libérée et là, j’ai fermé les yeux.

Lorsque je les ai ouvert à nouveau, le décor avait changé le ciel était passé de l’orangé au bleu Le soleil avait disparu et la lune montait dans le ciel chargé de nuages. C’était féerique ! J’ai compris que tu m’avais entendue. Désormais j’allais rendre nos enfants heureux, il n’y aurait plus de départ, le village était petit, mais en trois semaines, nous n’avions croisé ici que des regards bienveillants.

Quant à moi, depuis, j’écris et la nature qui nous environne est mon principal sujet. Seulement ici, la lune aussi est irréelle, alors qui sait, mon nouveau livre serait-il avec une lune bleue ou une lune orangée ?

A vous de le dire…

Maridan 20/06/2023