Maridan-Gyres

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quelques pistes d'écriture

Envoyée mercredi 16 octobre 2013 à 21:55:00

1er exercice la cuisine gourmande

Jouons avec nos goûts

Jouer avec les mots, explorer des saveurs, des parfums, des rencontres gustatives, des repas inoubliables, des recettes familiales ou imaginaires… Écrire des textes courts, explorer les formes narratives comme les fragments et les dialogues autour de nos goûts, nos dégoûts pour dire notre manière d’être.

Sur les traces des auteurs qui ont su nous mettre l’eau à la bouche et réveiller nos souvenirs d’enfance, je vous invite à parcourir le territoire de l’autobiographie des papilles avec des propositions précises.

"Ce qui se passe chaque jour et qui revient chaque jour, le banal, le quotidien, l’évident, le commun, l’ordinaire, l’infra-ordinaire, le bruit de fond, l’habituel, comment en rendre compte, comment l’interroger, comment le décrire ?" Georges Pérec, (L’infra-ordinaire, éd. Le Seuil, 1989) »

  • "Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un oeil". [ Anthelme Brillat-savarin ]
  • "Quand il est converti, un cannibale, le vendredi, ne mange que des pêcheurs". [ Emily Lotney ]
  • "Tout ce que je désire vraiment, c'est immoral, illégal ou ça fait grossir". [ Alexander Woolwich ]
  • "Si l'homme civilisé devait tuer lui-même les animaux qu'il mange, le nombre des végétariens augmenterait de façon astronomique". [ Christian Morgensen ]
  • "Je voudrais rassurer les peuples qui meurent de faim dans le monde : ici, on mange pour vous". [ Coluche ]
  • "Le grave, c'est quand votre femme vous dit : "rentre ton ventre" et que c'est déjà fait". Diététicien américain  [ Gayelord Hauser ]
  • "Comestible. Susceptible d'être mangé et digéré. Comme un ver pour un crapaud, un crapaud pour un serpent, un serpent pour un cochon, un cochon pour l'homme et l'homme pour le ver". Ecrivain américain  [ Ambrose Bierce ]
  • "Une bonne cuisinière est une fée qui dispense le bonheur". Styliste française d'origine italienne  [ Elsa Schiaparelli ]
  • "Je me suis mis au régime : en quatorze jours, j'ai perdu deux semaines". Champion du monde de full-contact américain  [ Joe Lewis ]
  • "La découverte d'un mets nouveau fait plus pour le genre humain que la découverte d'une étoile". [ Anthelme Brillat-Savarin ]
  • "Le plus grand outrage que l'on puisse faire à un gourmand, c'est de l'interrompre dans l'exercice de ses mâchoires". Avocat, pamphlétaire et gastronome français  [ Grimod de la Reynière ]
  • "Le tiers de ce que nous mangeons suffirait à nous faire vivre ; les deux autres tiers servent à faire vivre les médecins". [ Docteur Paul ]
  • "Il n'y a pas d'amour plus sincère que celui de la bonne chère". Ecrivain irlandais (Nobel de littérature 1925)  [ Bernard Shaw ]
  • "Cuisiner suppose une tête légère, un esprit généreux et un coeur large". Peintre et sculpteur français  [ Paul Gauguin ]
  • "La table est l'entremetteuse de l'amitié".[ Proverbe français ]
  • "Il y a trois choses, dans la vie, que je ne supporte pas : le café brûlant, le champagne tiède et les femmes froides". Acteur et cinéaste américain (Palme d'or Cannes 1952)  [ Orson Welles ]
  • "Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu'elle ne s'éloigne". Philosophe grec  [ Epicure ]
  • "De tous les arts, celui qui nourrit le mieux son homme, est l'art culinaire".
  • "Les bons crus font les bonnes cuites".
  • "Le rire est à l'homme ce que la pression est à la bière". Comédien  [ P.Dac ] 
  • "Une addition salée est parfois le seul moyen de donner du goût au repas". 
  • "Si les mages n'étaient pas rois, on ne mangerait pas de couronne". [ Inconnu ] 
  • "Cette cuisine est un monde dont la cheminée est le soleil." Victor Hugo. Extrait de Le Rhin
  • "Le principal ingrédient pour toute bonne cuisine familiale est l'amour ; l'amour envers ceux pour qui vous cuisiner. " Sophia Loren
  • "On devrait penser les cuisines comme le centre de la maison." Jane Grigson. Extrait de Les bonnes choses
  • La "vraie cuisine est une forme d'art. Un cadeau à partager. " Oprah Winfrey. Extrait de A la cuisine avec Rosie
  • "La nature, en cuisine comme en amour, nous donne rarement le goût de ce qui nous est mauvais." Charles Baudelaire
  • "On doit laisser en paix les gens chargés de la cuisine." Pierre Benoît
  • "Une bonne cuisine est l'engrais d'une conscience pure. " Nicolas Toussaint Des Essarts
  • "C'est un vieil art que la cuisine car il remonte jusqu'à Adam. " Louis de Cussy

 

 

2ème exercice : écrire de manière sensible un ressenti de l’enfance, il peut être drôle, léger, joyeux ou au contraire lourd, pesant, handicapant.

 

« Ni l’une ni l’autre de tes deux mères n’aura eu accès à la parole. Du moins à cette parole qui permet de se dire, se délivrer, se faire exister dans les mots. Parce que ces mêmes mots se refusaient à toi et que tu ne savais pas t’exprimer, tu as dû longuement lutter pour conquérir le langage. Et si tu as mené ce combat avec une telle obstination, il te plaît de penser que ce fut autant pour elles que pour toi. Tu songes de temps à autre à Lambeaux .

 

« Tu as la vague idée qu’en l’écrivant, tu les tireras de la tombe. Leur donneras la parole. Formuleras ce qu’elles ont toujours su ».

 

Lambeaux est bien en fait une magnifique lettre d’amour à sa mère Hortense Juliet, et à sa mère d’adoption Mme Félicie Rufieux. C’est aussi une lettre d‘amour à la vie.

 

« Lorsqu’elles se lèvent en toi, que tu leur parles, tu vois s’avancer à leur suite la cohorte des bâillonnés, des mutiques, des exilés des mots.

Ceux et celles qui ne se sont jamais remis de leur enfance.

Ceux et celles qui s’acharnent à se punir de n’avoir jamais été aimés.

Ceux et celles qui crèvent de se mépriser et se haïr.

Ceux et celles qui n’ont jamais pu parler parce qu’ils n’ont jamais été écoutés.

Ceux et celles qui ont été gravement humiliés et portent au flanc une plaie ouverte.

Ceux et celles qui étouffent de ces mots rentrés pourrissant dans leur gorge.

Ceux et celles qui n’ont jamais pu surmonter leur fondamentale détresse. »

 

Charles Juliet restera comme l’écrivain public des dépossédés de la parole. Le frère de tous ceux qui ont pleuré. Un éveilleur, ouvert à l’inattendu, au bruit du sang.

Charles Juliet n’aura pas renoncé, il se sera apaisé. Nullement désenchanté, toujours émerveillé. Il a le sourire des rescapés.

« Cette harmonie, au-delà du déchirement, à laquelle il n'a cessé d'aspirer ? « Ce n'est pas un renoncement, dit-il, mais un apaisement. »

Toujours la lumière est possible, elle est la réponse tant cherchée et elle ne peut émerger que du fond de la ténèbre.

« Il faut parfois toute une existence pour parcourir le chemin qui mène de la peur et l'angoisse au consentement à soi-même. À l'adhésion à la vie. » (La lumière des saisons).

 

Charles Juliet a la ferveur des mystiques. Il sait écrire le livre d’heures, et la vie des femmes. humbles, saintes laïques.

« Un jour, il te vient le désir d’entreprendre un récit où tu parlerais de tes deux mères, l’esseulée et la vaillante, l’étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. Leurs destins ne se sont jamais croisés, mais l’une par le vide créé, l’autre par son inlassable présence, elles n’ont cessé de t’entourer, te protéger, te tenir dans l’orbe de leur douce lumière. Dire ce que tu leur dois. Entretenir leur mémoire. Leur exprimer ton amour. Montrer tout ce qui d’elles est passé en toi. »

 

Lambeaux  demeure un des plus beaux portraits de mères et de soi-même.

 

3ème exercice : écrire un conte ou une légende à partir des mots suivants : Horloge, sentir, aiguille, talon, couture, clochard, goudron, parapluie, ravie, dents, forêt, camion, trouble-fête, ciment, brame, escargot.


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