Le conte en 650 mots
Il était une fois, il n’y a pas si longtemps, une jeune fille qui rêvait de voyager à travers le monde. Problème pour Abana, en Afrique les jeunes filles sont mariées très tôt à celui qui les protègera et leur fera de nombreux enfants. Mais Abana a d’autres ambitions ! Un matin, où elle part se baigner, elle est surprise par une panthère blessée. Elle n’ose bouger. Lentement, l’animal s’approche d’elle. Abana tend sa main tout doucement et la caresse entre les deux oreilles. L’animal s’allonge alors et ne bouge plus.
La jeune fille déchire un bout de sa jupe le mouille puis, elle revint vers la panthère.
« Pauvre bête ! Reste tranquille, je vais nettoyer ta blessure. »
Avec précaution, elle nettoie la plaie. Elle termine, lorsque soudain ! Dans un nuage de fumée apparait une curieuse personne. Elle porte un chapeau pointu, une robe longue ajustée à son corps avec un col montant et des manches longues pas du tout adaptées au climat de l’endroit, de petites bottines avec hauts talons, fermant par une rangée de petits boutons. Bottes, robe et chapeau sont vert printemps. Elle est assise sur un balai.
- Êtes-vous sorcière ?
- Absolument !
Abana recule lentement. La panthère a disparu. En Afrique, la magie est pratiquée par les marabouts. Jamais par des femmes. Son père lui a raconté des histoires où il était question des sorcières blanches qui font le mal. Timidement, elle tente d’en savoir plus :
- Où est la panthère ?
- Comment est-ce possible ?
- Je n’ai pas voulu satisfaire à la demande du marabout de ton village, il m’a transformé en panthère. Mauvaise idée, car sitôt transformée, je l’ai dévoré.
- Pourquoi ne m’avez-vous pas attaquée ?
- Parce que tu es la seule à ne pas avoir fui en m’apercevant. J’ai pensé que tu pourrais
peut-être m’aider. Je me suis dit que si je parvenais à redevenir moi-même grâce à toi,
j’exaucerai ta prière.
- Je ne sais pas moi-même ce que je veux vraiment !
- Mais si ! Tu veux voyager. Allons demande-le que j’exauce ta prière.
Au même moment, elle entend sa grand-mère disparue deux mois plus tôt qui lui demande de ne rien dire. « Fais attention ma chérie, ce cadeau a un prix trop élevé. Réfléchis à la manière de formuler ton vœu. »
Abana demande à la sorcière d’attendre le lendemain.
- Pourquoi attendre ? Tu veux voyager !
- Peut-être, mais je veux réfléchir.
- OK ! Rendez-vous ici demain matin.
La sorcière remonte sur son balai et disparait dans le ciel. Aussitôt, le visage de sa mamy apparait à sa place.
- Bravo petite, tu dois être plus rusée qu’elle, ta vie en dépend. Quoi que tu demandes, elle
n’a pas la possibilité de te dire non, car elle est en dette vis-à-vis de toi. Écoute bien ce
que je vais te dire et c’est ainsi que tu formuleras ta demande.
Le lendemain quand la sorcière arrive Abana lui dit :
- J’ai réfléchi ! Je veux être à ta place, ainsi je verrai le monde et je ferai le bien, grâce à
tous tes pouvoirs.
Aussitôt, la voilà changée en sorcière noire. Sur son épaule droite se tient un joli coq noir. Qui lui dit :
- Ah ! Coquine, tu m’as bien eu. Te voici condamnée à me garder près de toi. J’espère que
tu me feras voir du pays. Par où commençons-nous ?
- Par l’Europe !
C’est ainsi que les deux complices découvrent encore de nos jours le vaste monde. Si d’aventure, les soirs de pleine lune, vous voyez une jeune fille noire avec une jolie robe blanche, un turban blanc sur la tête ; sur son balai une poupée pleine d’aiguilles et un coq sur l'épaule, n’ayez pas peur ! Précipitez-vous au contraire, car Abana réalise tous les rêves des gentilles personnes…..
Maridan 23/04/2014
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