Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

la ronde de mots d'Erik

 

J'attendais...je ne faisais qu'attendre. Et plus j'attendais plus j'avais l'impression qu'elle me tendait un piège. Pourquoi avoir choisi de me donner rendez vous dans un terrain vague? Ah, le lieu était loin d'être romantique. Pas une fleur à se mettre sous les yeux dans ce champ de dévastation. J'avais très faim. Je sentais tous mes sens se fermer peu à peu, excepté mon nez qui tel un périscope se ravissait en solitaire d'une odeur de choucroute ou de cassoulet qui devait s'échapper d'une maison voisine. Sans abri apparent, je me sentais prisonnier d'un ciel menaçant, parsemé de nuages aux couleurs inquiétantes. Puis mes chères odeurs brusquement disparurent. Au milieu de cet océan de misère, mon corps n'était plus qu'une huître qui avait fermé toutes ses portes à double tour. Perdue au milieu du silence, une frêle musique se mit à chuchoter en moi jusqu'à grandir crescendo. Avec "y a d'la joie", je m'inventai un rendez vous inattendu et paradoxal avec Charles Trénet.

 

Eirik 11/09/2013



16/09/2013
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