Balade au Parc de Font Colombe à Montpellier
La guitare résonne, les oiseaux font écho à cette mélodie inhabituelle en ces lieux. Le soleil filtre à peine, à travers les branches des arbres. C’est un ilot précieux au cœur de la ville de Montpellier, grise, écrasée sous le soleil de juin.
La musique nous entraîne sur des veillées autour de feux de bois, où les belles gitanes auréolées de jupes multicolores volent, et virevoltent, entraînant dans leurs sillages, les cœurs brulants des gitans qui à leur tour grattent, grattent les cordes.
Et c’est tout le cœur du voyage qui s’embrase, sonne et résonne, nous entraînant sur les routes de France. Avec eux, gitans (venus d’Espagne), les Roms ou Tziganes (venus d’Inde) et autres voyageurs venus d’ailleurs, nous embarquons sur un tour du monde par les voies de terre. Avec eux, ce sont les musiques de la joie et de la liberté de ces gens du voyage qui résonnent par instant dans la musique de ce jour d’été débutant.
En Amérique, des cœurs rouge sang et noir de peau, pour fuir leur misère, ont donné naissance à une musique extraordinaire. Elle est partie de la Louisiane. C’est à coups de casseroles, timbales, saladiers, poubelles, trompettes rafistolées qu’ils vont raconter leur vie et ainsi se libérer du joug des oppresseurs blancs. Leur musique est un océan qui libère, qui brise les chaines et ouvre les esprits. Le jazz couleur de vie, le jazz couleur d’envie, le jazz outil de la liberté tant espérée et gagnée par le cœur des hommes toutes races confondues. Entre tous ces hommes emprisonnés, le jazz va devenir un lien de vérité, une force colossale va se dégager de cette musique si belle, si vraie et réunir les hommes de l’esclavage et les colons venus de l’Europe lointaine.
C’est la liaison de ces deux mondes aux antipodes, en noir et blanc, qui écrira la musique la plus belle, la plus vraie, la musique de l’âme ; et celle-là franchira toutes les frontières.
La musique revendiquée comme une ode à la liberté de vivre, d’aimer, de mourir, mais toujours dans la joie et dans l’aspiration de l’homme à ce qui a le plus de prix à ces yeux :
« Vivre libre »
Je suis revenu à mon cercle de sorcière, dans cette clairière, bien protégée. J’ai erré sur les ailes de l’oiseau, goutant à son chant, tandis que sur l’arbre en face de moi, le martinet chantait sa chanson d’été. Dans un bruissement de feuilles parcouru çà et là par le vent. Ou dans le cri des oiseaux qui se répondent. Mon corps brisé en oubliait ses douleurs. Tant de musiques douces à mes oreilles, à mon cœur. Le vent qui caresse mon visage. Le soleil qui dessine des ombres mouvantes sur ma peau et sur le sol. Les feuilles mortes, tapis douillet sous mes pieds et enfin, quatre bancs comme un cercle enchanté sous ce halo de verdure.
Vole, vole mon âme ! Régale-toi de ce que t’offre notre mère Nature de façon si généreuse. Repais-toi de la caresse du vent dans mes cheveux. Réjouis-toi de la mélodie gracieuse de cet oiseau qui ne chante, à cet instant, que pour toi. Oublie ! Tout ce qui n’est pas l’instant présent. Tu es là, sereine, apaisée dans ce corps de douleur que tu oublies enfin. Il est quinze heures, l’été s’éveille, la cigale s’est mise à chanter toute seule, ses copines ne l’ont pas rejointe. Pas grave, la petite courageuse stridule jusqu’à l’épuisement et se tait. Le silence est revenu ponctué ici et là des cris lointains des enfants qui jouent dans ce magnifique parc de Font Colombe à Montpellier. Si vous y venez, ne faites pas de bruit, car je m’y repose !
Maridan – 3/7/2013
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