Maridan-Gyres

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Atelier 17 - 2019 - sujet 5

 

Le Nain de jardin,

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C’est un  nain de jardin,
Bedonnant et souriant.
Sous des sourcils broussailleux,
Ses deux  yeux malicieux 
Eclairent ses pommettes saillantes et colorées,
Qui encadrent son nez rigolo à souhait.
Sa barbe hirsute
Fait fuir les brutes.
Il traverse à  pas mesurés
Les allées ombragées
Du lieu dit bienfaisant.
Sur ses sabots couleur prune.
Tombent en cascade,
Comme une vieille besace,
Ses chausses de bure brune.
A son cou grassouillet,
Un foulard bleu délavé est noué.
Ses cheveux blancs indisciplinés
S’échappent de son bonnet
Qui fut rouge par le passé
Et sa chemise n’est pas à lui,
Puisqu’elle est à carreaux !
(Pff ! Çà, ce n’est pas beau !)
De sa main verte évidemment,
Il est magique et prolifique,
Il transforme en un  rien de temps
Adventices et fleurs des champs
En garde-manger et vie fleurie.
Des vers dont il dispose,
Car il ne fait pas de prose,
Il retourne le sol pour alléger la terre,
Où poussent entremêlés
Des patates à purée,
Des œillets parfumés ,
Des carottes en bottes,
Des glaïeuls gladiateurs,
Des radis qui sourient,
Des tournesols géants,
Des navets pas lavés,
Des lavandes odorantes,
Des tomates rougissantes,
Des tulipes longilignes,
Des poireaux un peu poivrots,
Des salades frisées,
Des fraisiers remontants,
Des choux-fleurs en fleurs,
Des haricots grimpants 
A l’assaut des tuteurs 
Des courgettes très discrètes
Naissant sous leurs feuilles rêches.
Il prend soin du hérisson
Qui niche sous le buisson,
Et croque les limaçons,
Des coccinelles si belles
Qui se nourrissent de pucerons,
Des oiseaux familiers des jardins
Qui égaillent les journées
De leurs babillages variés.
S’aidant du soleil pour réchauffer la terre,
Aux vivaces il donne l’ardeur
De faire pour toujours son bonheur.
De l’eau du ciel il abreuve
Tendres fèves et pois croquants,
Persil et basilic délicats,
Estragon et oignons qui réveillent les sens,
Origan des hauteurs,
Pour un  plein de saveurs,
Ciboulette et autres herbes
Dont on fait les omelettes.
A l’abri du tilleul centenaire,
Il nourrit de compost gourmand
Et riche en oligoéléments,
Citrouilles énormes et difformes,
Potirons et autres cucurbitacées  
Plaisirs de la table,
Pour repas formidables,
Et les frayeurs d’Halloween
Le soir dans les dancing.
La lune maintenant
Dessine tout là haut un disque d’argent
Dans un ciel aux teintes mordorées
Et le soleil, qui a bien travaillé,
Peut enfin aller se reposer.
Sur son banc brinquebalant,
Le nain de jardin se frotte les mains,
Embrasse du regard l’étendue de son bien,
Un sentiment joyeux enfin l’étreint,
Satisfait du travail accompli,
Il va retrouver ses amis
Aussi nains que lui.
Alors, rangeant
La bêche un peu pimbêche,
Le râteau plus très beau,
Le sécateur réducteur,
La fourche qui louche,
La faucille pas facile,
La pioche si moche,
Le plantoir en bois noir,
Le greffoir plein d’espoir,
La faux comme il faut,
Le taille haies toujours gai,
Et la binette qu’est pas bête,
Le nain de jardin ,
Pour terminer cette rubrique très chouette,
Va  faire un tour de brouette,
Dans le carré de blettes,
Et vider l’arrosoir pour vous dire
Bonsoir.


3/3/20 Shunt

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08/10/2020
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