Atelier du 29/09/2015 par Kimcat
La-Fille-du-train (de Paula Hawkins)
Je voyageais dans le train Paris-Toulouse. A Limoges monta une fille mal attifée d'une vingtaine d'années aux cheveux blonds courts et hirsutes, qui s'assit en face de moi. Elle n'était pas seule ! Elle avait pour tout bagage un sac à dos et un panier de transport avec un chat à l'intérieur. Ce qui n'était pas pour me déplaire, étant très attirée par la gent féline. Histoire d'engager la conversation et sur un ton aimable, je lui demandai le petit nom du chat. Elle ne daigna pas me répondre. Elle se contenta seulement de me regarder d'un air mauvais. Ses yeux gris cendrés avait un éclat métallique qui me glaça le sang. Le chat miaulait. Elle secoua sa cage sans ménagement en vociférant des : "Ferme-la, boucle-la, saleté de bestiole !" Au son de sa voix presque hystérique, le minet roux et blanc stoppa net ses miaulements plaintifs et se recroquevilla au fond de son habitacle. Il semblait terrorisé. Je me sentis très mal à l'aise car je compris, à son comportement hostile, que la fille n'aimait pas beaucoup le petit animal. Je ne pus m'empêcher de lui faire remarquer que ce n'était pas une façon de se comporter... Elle me fusilla du regard et me lança : "De quoi je me mêle ?" Pour ne pas envenimer les choses, je me retins de riposter mais je bouillais à l'intérieur... Je m'efforçai de me concentrer sur le paysage qui défilait derrière la vitre et sur le roulis du train...
Un-instant-d'abandon (de Philippe Besson)
Juste avant d'arriver à Cahors, la fille au chat se leva en laissant le panier sur le siège. Je pensai qu'elle se rendait aux toilettes. Le train redémarra et je ne la vis point réapparaître... Nous approchions de Montauban et je commençai sérieusement à me faire du souci. Nerveux, le minou s'agitait dans son panier. J'essayai de le calmer. J'avais le pressentiment que sa maîtresse ne reviendrait pas... Le train allait bientôt entrer en gare de Toulouse. Je ne pouvais pas laisser ce pauvre chat qui, j'en étais certaine, avait été abandonné volontairement. Je pris la décision de le prendre avec moi et de me renseigner pour retrouver la trace éventuelle de son indélicate propriétaire. Mon enquête ne me mena nulle part. La voyageuse n'avait ni pris de billet ni réservé sa place... Je n'avais pas d'autre solution, que de ramener chez moi le petit félin. Une fois rendue dans mon appartement, je délivrai aussitôt le petit félin de sa prison. Il ne demanda pas son reste et à ma grande surprise, il se carapata à toutes pattes vers la cuisine comme s'il connaissait les lieux... Il grimpa sur la desserte, se positionna en sphinx et me fixa intensément de ses yeux d'un beau vert émeraude... Je m'approchai de lui tout en lui parlant d'une voix douce pour ne pas l'effrayer. Il accepta mes caresses, sans une once d'agressivité. Je lui donnai une tranche de jambon qui traînait dans le frigo. Il se jeta dessus tout en mettant en marche son moteur à ronrons...
Mon-chat-sur-le-divan (de Anne-Claire Gagnon)
Cela faisait trois mois que Loco partageait ma vie... Après son abandon dans le train, je l'avais amené chez un vétérinaire. Il n'était pas identifié. Malgré sa maigreur, il ne semblait pas trop en mauvaise santé et ne devait pas avoir plus d'un an. C'était un chat docile et affectueux. Un amour de chat ! Et qui avait pris ses quartiers d'automne sans aucune difficulté. J'avais parfois l'impression qu'il avait toujours vécu avec moi. Il se fondait dans mon décor, se prélassant sur mon divan. Je l'avais appelé Loco en pensant à la locomotive d'un train. Grâce à cette fille du train si antipathique et si peu scrupuleuse d'avoir laissé son chat derrière elle sans se préoccuper de son devenir, je profitais de la compagnie d'un adorable minou. Sans le savoir, elle s'était assise au bon endroit... Loco aurait pu tomber plus mal. Rien que d'y penser, cela me faisait froid dans le dos. Il y avait tant de gens mal intentionnés ou qui restaient indifférents à la détresse animale! Même si j'étais contente d'avoir croisé le chemin de ce petit compagnon à quatre pattes imprévu, je réprouvais cet acte lâche... Néanmoins, Loco avait eu la chance de me rencontrer. Il allait pouvoir couler des jours heureux avec son humaine de compagnie...
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