Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 23/06/2015

À ma belle Dulcinée

En s'inspirant de trois textes d'Alfred de Musset, écrire un poème sur le désir.

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Dulcinée a dit oui, c'est insensé.

Il n'en a pas fermé l’œil de la nuit

Tant Nicole occupait ses pensées.

Il la hèle de sa gorge oppressée

Sur le quai de la gare, il n'est plus qu'un grand cri !

Il rêve de plaisirs rubanés de tendresse

Palpitant au moment du fatidique instant,

Sur ses lèvres en feu, il attend la caresse

Comme l'unique, le seul, le véritable amant.

 

Sur le quai ferroviaire, de joie nous versons quelques larmes ;

Main dans la main, cœur contre cœur,

Vers Saména, nous marchons, crique pleine de charmes

Futur autel, j'espère, de notre ardent  bonheur.

Ah ! Mon Amour balbutiant du printemps de ma vie

Nicole, je t'en prie, pour moi plus d'insomnies.

Dans ta trace, je veux mettre mes pas

Et t'entendre me dire que tu n'aimes que moi.

 

Fredda Muselets

 

 

Belle endormie

Décrire un lieu insolite où vous avez dormi

 

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L'été est là. À l'heure, la canicule a envahi son lieu de vie. À ses côtés, elle suffoque presque. Lui est en nage. Volet ouvert, sans courant d'air. Ils meublent ce début de nuit du soupir de ceux qui ne peuvent plus lutter.

Elle propose d'aller chercher le frais ailleurs. Sur la terrasse. Ni une, ni deux, ils s'emparent du matelas, installent un campement de fortune … à la belle étoile !

Mon œil ! Un bel astre urbain inonde la couche improvisée. Rapidement, sa belle brune s'est installée dans les bras de Morphée. Quel salaud !

Faute de moutons, il tentera de compter les véhicules dévalant ou remontant sa rue.

En cette nuit estivale, le sommeil le fuit. Il se lève, s'assoie et, jusqu'au point du jour, admire sa belle endormie.

Mon chemin de la liberté

Logorallye

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Une fois encore, sa mère lui cherche querelle. Une fois encore, il claque la porte. Une fois de plus, il enfourche son fidèle destrier, un solex trois mille huit ! Direction le sud de la ville. Pratiquement en ligne droite. Dans son dos le mistral lui assure une avancée rapide. Sans peur des encombrements, il file vers le massif des calanques de Marseilleveyre. Son refuge. Il parque sa bête vélocipédique près du téléphone public des Baumettes et enquille le chemin des douanes(1).

Le souffle du vent a déshabillé le ciel. Les possibles paréidolies s'en sont allées vers l'Italie. Il grimpe jusqu'au col des chèvres. Là, il bascule vers les eaux turquoise.

Les falaises calcaires ont fait taire le souffle magistral (2). La chaleur l'inonde. Il oublie rapidement sa mère et sa manière de se comporter. Ses narines captent les essences aromatiques du vert matorral qui vainement colorise le blanc de la roche. Il descend, attentif aux oiseaux de mer venus le visiter.

Quel meilleur choix que ce lieu magique pour se ressourcer ? Pour oublier la flamme de sa colère ?

Au bord de l'onde, il se dévêt et pénètre lentement le bleu de la Méditerranée.

Après quelques brasses, le froid de l'eau apaise son cœur. Il planche tournant le dos au sud, admiratif de cette forteresse blanche qui lui offre son microclimat protecteur. Il regagne bientôt la rive, s'allonge sur une pierre plate, offre son corps adolescent à la caresse du soleil.

Son regard se dirige à l'ouest vers l'île Maïre et le Frioul puis à l'ouest vers les Pierres Tombées et le Devenson, autant de lieux qui bornent son immense refuge.

Dans le clapotis des vagues, il s'endort la tête pleine de rêves qui lui disent « Liberté, Liberté Chérie » (3).

 

 

 

 



(1)Surtout ne pas aller aux Baumettes pour espérer enquiller le chemin des douanes vers le col des Chèvres …C'est ailleurs, c'est sûr, mais mes souvenirs restent très flous sur le point de départ de ce sentier.

(2)Parce que Mistral a pour origine le mot latin magister : le maître !

(3) Paul Eluard



25/06/2015
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