Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier du 21/10/2014

1er exercice :

 

Page extraite des paroles de Jacques Prévert

 

Il est 14h30, l’atelier vient de commencer. Où l’exercice va-t-il nous conduire aujourd’hui ? Une fois de plus, nous nous sommes retrouvés au Petit Troc, 36 place de l’église à Villeneuve les Maguelone. J’adore cet endroit où les bruits se croisent, mais ne s’entrechoquent pas, sans jamais endiguer le cours de la création.

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Un homme vient d’entrer. Il s’est installé au fond, dans un coin. Son visage fermé a retenu mon attention. Mon stylo a stoppé sa course folle sur le papier tant j’étais absorbée par cette contemplation.

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Soudain, il sent ses mains mouillées par des pleurs. Il semble étonné, les regarde comme si elles appartenaient à un autre. Quels chemins l’ont conduit sur les rives d’un tel chagrin ? La scribouilleuse que je suis ne peut que s’interroger. Est-ce un chagrin d’amour ? Est-ce la perte d’un être cher ? Ou toute autre raison qui peut conduire à perdre pied ! C’est si rare de voir un homme pleurer ! Tout autour de moi, la vie grouille. Les auteurs, têtes penchées sur leurs pages blanches, écrivent sans s’arrêter. Les doux effluves du café me chatouillent les narines et me mettent l’eau à la bouche. Cependant, c’est une menthe à l’eau que je commande… Ouf ! J’ai moins chaud. Ce mois d’octobre ressemble beaucoup à un mois d’août. Quelle chaleur !

 

De retour à mon observation, je vois des photos en noir et blanc exposées sur les murs de l’estaminet. Le Petit troc abrite une crêpière antédiluvienne que les petits colporteurs d’autrefois tractaient dans les rues en donnant de la voix. Machinalement, mon regard se porte à nouveau sur l’homme triste. Il a beau se donner un mal de chien, il n’arrive pas à endiguer le flot de ses larmes. Il me fait peine, j’aimerais l’aider, mais comment ?

 

Derrière moi, un portable sonne avec un bruit d’horlogerie infâme ! ça résonne dans ma tête, et je n’ai d’autre choix pour éviter cette horreur que de fuir ma table d’écriture. Arrivée à l’extérieur, je surprends une conversation entre deux vieilles dames. L’une parle de ses aïeux, l’autre de ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants. La première semble agacée, au bout d’un long moment, par le monologue ininterrompu de sa compagne qui fait comme un ronronnement continu à nos oreilles. Elle finit par essayer une manœuvre maladroite pour enrayer le flot de la diatribe qui nous épuise. Oui, mais voilà que la mamette vexée vocifère :

 

-          Tu es une égoïste ! Et puis, toi, tu as un très petit arbre généalogique, donc aucune raison de nous vanter ta descendance !

 

Attristée l’amie se met à pleurer. Décidément c’est jour de pluie à Villeneuve les Maguelone ! Ne supportant pas plus la mégère bavarde que le son du téléphone tonitruant, je décide de regagner ma place en voyant le détenteur du bruyant appareil quitter les lieux. Le Petit Troc est un lieu atypique où se côtoient œuvres d’art, meubles anciens, machine à coudre, et divers objets de toutes sortes en un joyeux capharnaüm. Les auteurs que j’ai torturés aujourd’hui s’appliquent à conclure et moi, à présent, je me demande où mon texte va me mener.

 

Vais-je parler de ce bel homme dont les yeux ont enfin séché ? De mes compagnons d’écriture qui vaquent à leur tâche ? Ou plus simplement, vous avouer que certes, j’aime écrire, mais que parfois mes propres consignes me paraissent pures masturbation intellectuelle. Alors, il me vient une idée saugrenue. Est-ce le moment pour moi de m’en sortir par une pirouette cacahuète ? Exemple : « Et c’est à cet instant précis que faute d’encre pour continuer à écrire, je posai avec soulagement mon stylo bille. »

 

Las, comment leur dire ce qu’il faut faire, si j’en suis moi-même incapable ?...

 

Et donc, pirouette cacahuète bis, chers amis, je suis heureuse de vous avoir conduits en ce lieu où ma main s’est égarée sur des chemins si tortueux qu’elle n’est pas revenue.

 

2ème exercice

 

L’animal : le caracal, l’ami : Dufy Duck, l’ennemi : le loup de Tasmanie.

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Pascal le caracal vit dans le palais du Vizir situé en plein désert. Comme il est très coquin, voici que ce matin, il a mordu son maître, le grand vizir. Celui-ci furieux l’a renvoyé dans le désert. Mais Pascal ne sait pas chasser. Il a grandi au palais où son copain, le canard Blacky, lui apportait chaque matin sa nourriture.

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Désespéré, après trois longues journées d’errance, le pauvre caracal s’aperçoit qu’il est suivi par un loup de Tasmanie qui compte bien faire de lui son repas. Blacky lui a dit avant de partir qu’il devait absolument trouver Snaky le serpent au cœur d’or, car celui-ci pourrait lui offrir son venin. Le Taïpan du désert est un ami de Blacky.

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Avec le venin de ce serpent, il pourra regagner le palais où son ami le canard en versera quelques gouttes dans la coupe du vizir. Aussitôt le cœur de celui-ci redeviendra tendre et les deux amis pourront se retrouver. Oui, mais voilà, le loup de Tasmanie n’a pas envie que sa proie lui échappe. Affolé, je pauvre pascal, malgré sa fatigue et son estomac vide, cours à perdre haleine jusqu’au repaire du serpent. Il finit par semer son poursuivant. Quelle n’est pas sa surprise de trouver le serpent blessé et baignant dans son sang ?

 

N’écoutant que son courage, le jeune caracal s’approche de Snaky et lèche lentement la blessure du serpent.  Au bout de la troisième léchouille, le serpent se transforme en un beau jeune homme à fière allure. Il est armé d’une épée rutilante et porte un costume traditionnel blanc, comme celui du vizir.

  • Merci mon ami ! Le loup m’avait mordu et je serais mort sans toi. Pour te remercier, je t’offre mon venin, je n’en aurai plus besoin. Il adoucira le cœur de mon pauvre père qui souffre énormément depuis que j’ai disparu.
  • Tu es le fils de mon maître, le vizir ?
  • Oui ! Un sorcier m’a jeté un sort et seule la mort du loup pourra me délivrer de cette grotte.
  • Et bien, je vais t’aider à le tuer.
  • C’est impossible, il est redoutable.
  • À nous deux, nous sommes forts, nous aussi ! Nous allons lui tendre un piège. Cache-toi, lorsqu’il me poursuivra jusqu’à l’entrée de ta grotte, tu le transperceras grâce à ta belle épée.
  • D’accord, je veux bien essayer !

Le caracal revigoré par l’apport du sang de serpent repartit en courant à la recherche du loup. Il n’eut pas à aller bien loin, pour que l’affreux se lance à nouveau à sa poursuite. À peine, entra-t-il dans la grotte, que le loup a sa suite ne vit pas le prince et sa tête roula sur le sol.

 

Les deux amis rentrèrent tous les deux au palais. La cour célébra le retour du fils prodige et la mort du monstre qui faisait la terreur de toutes les mamans du pays.

 

On raconte les soirs de veillée dans le désert que le venin fut utilisé par la femme du vizir, pour que plus jamais son époux ne regardât une autre femme qu’elle.

 

3ème exercice - poésie

 

Je suis prise d’un ennui mortel

À qui diable pourrai-je faire appel ?

Qui me sortira de là pour un sourire ?

Surement pas le beau marin de ce navire.

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Mon cœur se languit de lui sans espoir

Car au matin, ma laideur ternit mon miroir.

J’ai beau me maquiller, user de café

Rien ne dissimule mon visage hanté

 

Je porte les stigmates de cette aventure

Où mon cœur a chaviré, suite à la fermeture

De ce maudit corset, horrible harnachement

Qui me fit ressembler à un gros bonbon hallucinant.

 

Maridan Gyres 21/10/2014



22/10/2014
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