Atelier 9 - 2022 - sujet 2
Petit fiasco
- C’est quoi un subterfuge ? demande Liza à sa mère.
- Cherche ! Ton Google va bien te le dire…
- Tu pourrais bien me répondre quand même… chiche tu le sais pas ?
- Bien sûr que oui, je le sais, mais je ne suis pas ton dictionnaire sur pattes…
Liza renfrognée trouve la définition et se dit que ce mot barbare n’est pas facile à placer dans la Ronde des mots que la professeure de français leur donne chaque semaine.
Elle verra plus tard. Elle ferme son ordinateur et se prépare à sortir. Elle cherche une tenue, son corps élancé lui permet de tout porter. Elle choisit en fonction de qui elle va voir.
Pour l’heure Elle rejoint ses amies au joli bar de la place aux fleurs. Elle opte pour sa robe rouge. Elle se regarde dans le miroir du salon et secoue ses cheveux. Pas mal !
Dans la rue elle marche tranquillement quand un jeune lui demande un peu essoufflé comment rejoindre la gare. Il est étranger à la ville.
Elle a une intuition fugace. Le jeune homme est speed, on dirait qu’il fuit.
Elle lui explique en deux mots la direction, certains diraient de façon lapidaire, Il la remercie et d’un pas pressé tourne à gauche comme indiqué.
Liza est intriguée par ce drôle de Zèbre et au lieu de rejoindre le bar de la place aux fleurs, elle écrit un texto rapide à ses amies, et suit l’inconnu.
Finalement dans la vie, un rien fait changer d’avis… question d’adaptation aux évènements.
Si ça se trouve, elle va vivre un truc palpitant.
Le jeune homme est encore à portée de vue et la gare est à trois pas.
La voilà arrivée et elle le voit prendre l’escalier en sous-sol pour accéder au quai N°2.
Le paysage ferroviaire est lugubre.
Elle prend aussi l’escalier, elle se sent mal à l’aise. Sa curiosité la mène peut être vers une situation embarrassante.
Sur le quai tout un chacun est à découvert. Va-t-elle renoncer ?
Et s’il était dangereux ? Bof, elle se dit qu’elle regarde trop de séries… celles où il y a toujours des gens à l’hôpital gravement blessés ou en garde à vue au commissariat !! Elle grimpe donc les marches. Elle inspire et souffle fort pour évacuer son stress.
Il est là recroquevillé sur un banc – la tête entre les mains. Triste.
Liza s’approche et lui demande s’il a besoin d’aide.
Il ne répond rien. Le train arrive, le bruit est infernal, il s’arrête en grinçant, le jeune homme monte tête baissée dans le premier wagon. Liza reste sur le quai déçue.
Le train redémarre et elle se sent bête à pleurer. En fait, il ne s’est rien passé. Elle ne saura rien du jeune homme. Il lui reste juste des questions sans réponse : qui est-il, pourquoi ce silence?
Elle aurait aimé vivre une aventure… du genre rencontre improbable… une de ces histoires des romans à l’eau de rose… où tout commence dans un imbroglio avec des péripéties qui s’enchaînent et s’achèvent par des fiançailles au bout du monde…
La perspective de la Ronde des mots ne la tente guère, pourtant elle rentre…
Clohe
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