Maridan-Gyres

Au regard chaleureux de cette femme, je sus l’enfer enveloppant mon être. Je tombe dans la douceur  cotonneuse des bonheurs dévastateurs.

Mon âme, fondue, fendue, s’évapore vers des nuages fuyants les bords rassurants des choses pures.

Ses yeux me mangent toute, et je me perds dans cette gourmande et folle aventure.

Dans ce café où je l’attends sans cesse, le temps me nargue de sa lenteur.

Elle sera là, peut-être ou pas, dans une heure, peut-être un jour.

Et j’attends son regard, réchauffant, rassurant et destructeur en même temps.

Je ne peux m’en passer, accro, accro, de ces yeux là !

Ange, mon bel ange, quelle épreuve me portes-tu ?

Tu me promets l’enfer, je craque déjà. Chaque moment est une douleur, un trouble profond, que nulle pensée n’atténue.

Le bateau de l’enfer m’emmènera, c’est sûr !

Elle est partout, chaque espace se comble d’elle. Mon corps, mon âme ne s’embrume que pour elle.

Mes  larmes, ma peau se dessèchent toutes seules.

Les jours, les années, ne sont plus sans elle. Tout est mort.

Que ses bras me protègent du vent et de l’eau tombant en grosses gouttes !

Alors ! Où es-tu, mon attendue ?

Joëlle Grisolet