Atelier 8 - 2018 - sujet 2
Si l'on m'avait confié
Si l'on m'avait confié, lorsque j'avais vingt ans,
Que c'est avec le temps que le bonheur s'apprend,
Je m'en serais moqué ... Je n'aurais pas voulu
Croire en ces histoires d'un monde révolu.
Mais il est pourtant vrai que le bonheur s'acquiert,
Avec incertitude, au hasard de la vie ...
En se trompant souvent, en changeant de manière,
En luttant pour garder ce que l'on a choisi.
Il est des jours joyeux et des moments sereins.
Il est aussi, parfois, des temps qui vont moins bien.
Mais, tout ça fait parti d'un mélange complet,
Qui fait que l'on apprécie le moindre bienfait.
Si l'on m'avait confié, lorsque j'avais vingt ans,
Que c'est avec le temps que l'on devient sage,
Je n'aurais pas voulu, trouvant plus excitant
De croire en ma jeunesse et d'en garder l'image.
Il était bien normal, je le sais maintenant,
De mordre dans la vie, d'y mordre à belles dents.
D'aimer tout ce qui brille, et d'essayer toujours,
De courir les succès, et de chercher l'amour.
Il est beau d'être jeune, ... Nous l'avons tous été.
Mais quand on a mûri, et que l'on a acquis
Une certaine sagesse, au fil du temps passé,
Nous préférons alors nos quelques cheveux gris.
Si l'on m'avait confié, lorsque j'avais vingt ans,
Que l'amour soit un art, et que cela s'apprend,
Fière de tout savoir, je ne l'aurais pas cru,
N'ayant pour seul bagage ce que j'en avais lu.
Mais à force de lutte, à force d'émotion,
À force de haine et à force d'amour
On se bâtit un monde, c'est notre création.
Il est plus solide que celui qui l'entoure.
Tant pis pour les rides qui s'agrippent au visage,
Et tant pis pour le temps qui laisse ses ravages
Le corps n'est que l'outil par lequel est filtré,
Tout ce qu'à vingt ans, on croyait posséder.
Ghislaine Coutu Genest
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