Maridan-Gyres

Moi, Président de la gente féline, je militerais contre les humains qui disent que les chats noirs portent malheur,

Moi, Président des chats noirs, je ferais comprendre à ces bipèdes que, comme eux, je n’ai pas choisi la couleur de mon pelage,

Moi, Président des « Miaou », avec mon collier jaune, j’irais dans les ronds-points proclamer ma liberté de traverser la route de droite à gauche ou de gauche à droite sans pour cela provoquer un quelconque malheur.

J’aurais tellement voulu moi aussi m’appeler Blanche Neige,

J’aurais tellement voulu ressembler à un cachet d’Aspirine,

J’aurais tellement voulu voir de l’amour dans les yeux de ma mère, au lieu de la frayeur que j’y aperçu car j’étais le seul chaton noir de la portée.

Avant de naître, j’étais sans aucune appréhension par rapport à la couleur de mon pelage,

Avant de naître, j’étais comme mes frères et sœurs, impatiente de découvrir le monde,

Avant de naître, j’étais finalement, comme ces humains, dans l’ignorance de ma vie future et des difficultés que j’allais rencontrer.

Sinon, comme le disait Gibus dans La Guerre des boutons : «Si j’aurais su, j’aurais pas venu».

Fleurs de Mai