Maridan-Gyres

Socquette et le Pisse-Mémé

Le “Pisse-Mémé” est un café alternatif tenu par trois amies où se côtoient jeunes et moins jeunes. Sa décoration intérieure s’inspire du style scandinave mêlant tons blancs et bois naturel, rehaussé de légères touches poudrées. L’atmosphère dite “hygge” est chaleureuse, apaisante voire cocooning. L’hiver, le poêle ronfle et les plaids moelleux colorés égayent canapés et chaises. Au printemps, muscaris, jonquilles puis tulipes s’invitent sur les tables. L’été, la terrasse fleurie incite au farniente. De multiples bougies de formes et couleurs variées disséminées un peu partout, apportent douceur et sérénité.

Ce café est un lieu de rencontres autour de boissons, tisanes, douceurs salées ou sucrées mais aussi autour de manifestations diverses : conférences (notons la présence du très renommé Professeur, des illustres Shunt, Ivoleine, Lostris), ateliers d’écriture animés par la célèbre Maridan, club de tricot, contes pour les enfants, club de lecture,  initiation aux huiles essentielles, fabrication de tisanes et bougies…

Si vous venez en solitaire, une truffe fraîche et humide viendra heurter doucement votre genou sous la table. C’est Socquette la patronne du lieu. Petite chienne espiègle, pleine d’empathie, elle accueille tous les clients. Attentive, elle détecte la solitude et la mélancolie, et n'hésite pas à venir s’asseoir à côté des personnes fragiles pour leur tenir compagnie. Elle adore également participer aux jeux de société. On lui trouve très souvent une chaise pour qu’elle puisse suivre la partie.

Chienne de taille moyenne au pelage beige clair, aux oreilles tombantes, elle est de race indéterminée, un “corniaud” diraient certains.

Qui pourrait croire que ce petit bout de chien si joyeux et affectueux était un chien des rues, maltraité. Née dans une ferme au milieu de nombreux frères et sœurs, elle fut rapidement donnée à un chasseur qui se révéla malheureusement un tyran. Dès qu’il avait bu, il la battait comme plâtre et lui faisait subir divers sévices. Eté comme hiver, elle était attachée à une chaîne et était nourrie selon le bon vouloir de son maître. Intelligente, elle comprit très vite qu’elle ne devrait sa survie qu’à elle-même. Patiemment, n’ayant que la peau sur les os, elle s’acharna sur son collier et finit enfin par glisser sa tête hors de ce dernier. Libre, elle s’enfuit. Commença alors une dure vie d’errance où elle cherchait juste à subsister à ses besoins tant bien que mal, à survivre, en évitant au maximum les hommes.

Les amies du Pisse-Mémé l’aperçurent furtivement mais régulièrement volant dans leurs poubelles. Pour éviter le chambardement de ces dernières, prises de pitié pour le pauvre animal couvert de croûtes, la queue entre les pattes, les oreilles basses, elles lui mirent des restes de côté. Au début, la chienne agressive et peureuse refusait le moindre contact, montrait les dents, prenait la nourriture et se sauvait. Quelle joie le jour où elle se laissa enfin caresser. Après de bons soins et de solides pâtées, avec beaucoup de patience et de douceur, elle réapprit à faire confiance et devint le boute-en-train du café.

Les amies ne sont pas dupes et savent que le succès de leur entreprise est en grande partie dû à la présence de cette petite chienne si chaleureuse et pleine de vie. Les réseaux sociaux parlent volontiers d’elle et cabotine elle aime beaucoup poser pour les séances photos.

La Reinette