Maridan-Gyres

Sous les étoiles

C'est presque la nuit. Derrière le rideaux d'arbres persiste la lumière orangée du soleil couchant. Il semble emporter dans sa ronde un fin croissant de lune bientôt avalé par la haie de peupliers. Il est allongé, il scrute la voûte céleste. L'instant d'avant il était derrière sa fenêtre mais la limpidité du ciel et des étoiles, la douceur du soir l'ont poussé dehors.
Il se sent aspiré, transporté dans la voie lactée, c'est sa galaxie.

Il se sent poussière d'étoiles. Ils les entend presque tintinnabuler autour de lui.
En choisit une, c'est son étoile, elle est en lui, lui est en elle.
Il n'est plus dans la réalité, le poète rêve, s'imagine pouvoir les toucher.
Son muscle cérébral s'égare dans l'azur.

De son doigt pointé il suit la lune et son halo aux ailes d'ange tournoyantes.
Puis tend les bras vers une autre étoile, ses gestes sont désordonnés.
Il prend de l'altitude, s'imagine faire escale sur l'une d'elles avant de rejoindre l'espace infini.

Il voudrait voir une dernière fois cette bonne terre et ses fourmis dévastatrices.
Il condamne à l'extinction tous les Hommes à la fois coupables et victimes de la menace de destruction massive. Leur diversité, source d'agressivité les rend méprisables.

Les étoiles sont-elles sensibles à son tourment ?
Il ne veut pas se laisser aller au désespoir, pas maintenant.
La nuit est trop belle.
Ces pensées plates et stériles l’irritent.
Pourquoi rester prisonnier de ses angoisses ?
Il replonge parmi les étoiles.
Et pour un instant d’éternité s'abîme dans cet océan de félicité.

Mélisa