Atelier 5 - 2022 - sujet 3 Lipogramme sans A
Enfin voyons ! Comment voulez-vous que nous écrivions quoi que ce soit si cette lettre si fréquente nous est interdite ?
D' emblée je vous préviens : un sérieux problème risque de se poser :
Nous ne pourrons plus évoquer le lien du cœur le plus précieux !
Serons-nous tenus de dissimuler, voire réprimer ce sentiment si doux pour ne point être tenu de le nommer ?
Peut-on, conséquence de son omission chez Le Petit Robert Illustré, l'empêcher d'exister ?
Dès lors, comment définirons-nous l'intense et primitive émotion d'une mère qui donne vie et pose son nourrisson sur son sein ?
Comment nommerons-nous l' émoi inconnu de l'homme qui se découvre père ?
Et que dirons-nous du frisson qui submerge nos corps, lorsque nos lèvres s' effleurent ? Quid de l'inconditionnel sentiment que nous ressentons pour notre progéniture ?
Pour éviter que son éventuelle suppression provoque l'oubli de son sens, cherchons plutôt des synonymes pour ce mot si utile en définitive :
Pour commencer, je vous propose le plus doux : « tendresse »
Ou plus sérieux : « estime » , « dévouement »
Mortel même si vous voulez : « coup de foudre »
En voici encore un ou deux, plus religieux cette fois-ci : « culte » ou « dévotion »
Et tenez, démodés : « béguin » ou « flirt »
Et même des plus coquins : « désir », ou même « rut »!
Enfin mon préféré... « conter fleurette », si poétique je trouve !
Linguistiquement, il est même impossible de contourner le problème et d'utiliser le verbe dérivé de ce nom commun. Cette fichue lettre nous importune toujours !
Du coup, comme les jeunes de notre époque, je peux juste dire que cette consigne d'écriture : « je kiffe » !
Christine
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