Atelier 5 - 2020 - Sujet 2
Chapitre 1 - La promeneuse
Chapitre 2 - La détresse du père
Chapitre 3 - L'histoire de la petite Elsa
Chapitre 4 - La révélation du père
Alain est parti et Elsa respire à nouveau. Elle a l’impression d’avoir été en apnée jusqu’à présent.
- Respire, ma chérie. Il est parti. Regarde-le, il n’arrête pas de sourire. Il rêvait de t’aborder et je lui en ai donné l’occasion. J’ai l’espoir que tu finisses par l’apprécier autant que moi.
Le jeudi, son nouvel ami arrive avec son père sur l’épaule. Cette semaine, ils se sont rapprochés apprenant à se connaître. Elle sait à présent qu’il s’appelle Alain et qu’il est orphelin. Hier il lui a dit qu’il avait parfois l’impression que son oiseau lui parlait et qu’elle devait surement penser qu’il était complètement fou. Il avait paru très surpris quand elle lui avait répondu que cela ne l’étonnait pas puisque son père lui racontait tout ce qu’ils faisaient tous les deux quand elle n’était pas là. Cependant, il n’avait rien répondu, alors elle s’était mise à lui raconter une histoire :
- Sais-tu qu’une légende de la région parle du petit peuple de notre Bois Joli ?
- Non je l’ignorais.
- Il paraît qu’à la tombée de la nuit, des animaux et des êtres magiques s’y promènent et que certains disent les avoir rencontrés. N’aimerais-tu pas vérifier avec moi, ce soir, si cela est vrai ? Je pense que ce serait plus amusant que cette stupide soirée avec des êtres bluffatoires* qui ne m’intéressent pas.
Il l’avait regardée longuement et en souriant il lui avait répondu :
- Pourquoi pas ! Cela pourrait être instructif.
- C’est vrai ! Tu es d’accord ?
- N’est-ce pas ce que je viens de te dire ? Victor Hugo a écrit : « Le vrai bonheur, c’est toi, c’est ta voix, c’est ton regard, c’est tout ce qui me charme et m’enivre. » C’est l’impression que j’ai depuis que nous avons échangé nos premiers mots. Tout ce qui peut te faire envie, je traverserai la terre pour te l’offrir !
- Oh merci !
Elle lui avait sauté au cou et ils avaient échangés leur premier baiser sous les yeux attendris de son père qui était venu se nicher dans le cou de sa fille. Elsa l’avait pris dans sa main et l’avait caressé longuement. Alain avait été si surpris, par ce baiser spontané, qu’il n’avait pas osé y répondre de peur de rompre le charme de ce baiser magique.
Le père d’Elsa s'était mis à chanter et du coup Alain s'était jeté à l'eau et l'avait embrassée avec une fougue qui les avaient poussés tous les deux à éclater de rire.
- Mon oiseau à l’air heureux de la façon dont les choses évoluent entre nous deux.
- Alain, je te présente mon père. Papa, je ne te présente plus Alain puisque tu partages tes journées avec lui.
Devant les larmes d’Elsa, Alain se fige
- Mais alors…
- Oui, je sais cela doit te sembler fou, mais je te raconterai tout cela lorsque nous serons au Bois Joli.
Arrivés sur place, Elsa l'incite à s'asseoir sous un arbre et elle commence à lui montrer ce qu’il n’aurait jamais pu découvrir sans elle. Ils commencent leur visite par le lac.
- Tu vois cet arbre ?
- Oui, il est curieux.
- En effet c’est un arbrisol.
- Curieux, je n’en avais jamais vu.
- Normal, il n’existe que dans ce bois et à cet endroit précis. C'est un arbre qui présente un tronc creux. Il abrite de curieux petits singes qu’on appelle des outates. Ils ont très peur des humains, car ils les ont exterminés dans toutes les forêts du monde. Si tu es patient, tu finiras par en voir, car bien que très craintifs, ils sont aussi très curieux.
Un peu plus loin, Elsa s’arrête et lui demande d’observer les arbres autour d’eux.
- Regarde ! Que vois-tu ?
- Des corbeaux.
- Presque, ce sont des corbelles.
- On dirait vraiment des corbeaux.
- La corbelle est la femelle du corbeau.
- J’ignorais qu’elles avaient un nom différent au féminin.
- C’est une particularité du Bois Joli, les corbelles n’existent nulle part ailleurs.
- Tu en dis trop, ma chérie !
- Non papa, je lui fais confiance, c’est tout !
- Que dis-tu ?
- Mon père me disait que je parle trop.
- Alors c’est vrai ! Cet oiseau c’est vraiment ton père ?
- Tu en doutais ?
- Pour être honnête, oui ! Je t’avais vu parler toute seule avec mon oiseau, mais comme je t’aimais déjà, je me moquais que tu sois une originale.
- C’est un humanour ! Lui dit son père à l’oreille.
- Oui papa, est-ce grave ?
- Non, comme toi, je pense qu’on peut lui faire confiance.
- Tu m’en vois ravie.
Cette fois, Alain comprend que l’oiseau a encore parlé à son amie. Il demande :
- Que te dit-il ?
- Tu veux vraiment le savoir ?
- Oui, bien sûr !
- Alors ouvre tes mains.
Alain s’avance et approche ses mains de celles d’Elsa. A peine leurs mains s’effleurent-elles qu’une minuscule créature, toute de vert vêtue, les touche de sa baguette magique et sous les yeux écarquillés d’Alain une pluie d’étoiles s’élève et l’oiseau vient se poser sur sa paume.
- Tu m’entends maintenant ?
- Oui ! Je n’y crois pas encore, mais je doutais aussi de l’existence des fées et je viens bien d’en voir une ?
- Effectivement ! Mais une fois leur aide obtenue, elles disparaissent. Tu appartiens à la race des humanours pour elle, c’est pourquoi elle t’a offert ce don.
- Encore un mot que je ne connais pas.
- C’est ainsi que les fées appellent les humains qui ne vivent que d’amour. Elles captent les cœurs généreux comme personne.
- J’aimerais vous aider, mais j’ignore ce qu’il faut faire !
- Il y a longtemps que nous cherchons nous aussi, car l’idée de faire subir ce que nous vivons à quelqu’un d’autre nous est intolérable !
A ces mots la petite fée revient Alain la regarde avec émerveillement Touchée, la délicieuse créature s’approche de lui, se pose sur son épaule et lui offre une délicaresse. Très ému, il lui sourit et la remercie.
Maridan 2903/2020
à suivre ...
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