Maridan-Gyres

Maridan-Gyres

Atelier 3 - 2021 - sujet 2

 

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Marion se sentait seule. Emprisonnée dans ses pensées, tel un oiseau en cage. Elle n’était plus consciente. Ses pensées flottaient dans sa tête. Elle ne parvenait pas à les dompter. C’était trop tard... Désormais, elles avaient pris le contrôle de la jeune femme. Marion n’arrivait pas à se libérer et peu à peu l’esprit l’emportait sur la réalité.

 

Des millions d’oiseaux flottaient autour de la femme. Elle entendait leurs cris, de plus en plus imperceptibles, de plus en plus nombreux. La jeune femme était submergée par cette vague de pensées, pas toujours des plus agréables. Elle essayait tant bien que mal de remonter à la surface, de retourner à la réalité mais comme tous les soirs, sa solitude se faisait ressentir et elle finissait par se noyer dans une illusion crée par son propre esprit, un nuage noir, où chaque pensée lui faisait éprouver une certaine douleur. Elle n’osait pas s’en dégager et subissait la souffrance qui pouvait émaner de ce nuage, des plus toxique pour elle. C’était déchirant pour elle et pourtant elle restait assise, immobile dans sa cage.

 

Mais Marion trouva une faille à cette illusion formée. Une lueur d’espoir à son mal-être. Parmi les nombreuses pensées négatives qui se logeaient dans son esprit et lui causaient une douleur émotionnelle atroce, une seule brilla à travers le nuage noir. La seule et unique pensée positive que la jeune femme pouvait atteindre au sein de sa conscience. Pourtant elle semblait si proche et si loin à la fois, qu’elle songea à renoncer et rester dans cette illusion. Mais dans un élan d’espoir, elle s’accrocha aux réflexions négatives, aux jugements qui apparaissaient sur son passage. C’était éprouvant mentalement mais elle ne perdait pas espoir, à chaque réflexion, jugement, critique qu’elle laissait derrière elle, elle se sentait plus légère, comme si un énorme poids lui avait été retiré. Elle était en train de perdre le boulet qui était accroché à sa cheville et qui l’empêchait de se ressaisir, et plus elle avançait, plus il diminuait.

 

Cependant, dans son ascension vers la liberté, elle se heurta à un mur. Marion ne parvenait pas à distinguer de quoi il s’agissait mais ressentait une douleur abominable, un vide immense à l’intérieur d’elle et une tristesse inimaginable. Elle avait une sensation de perte, mais de qui, de quoi ? Elle n’avait pas de réponse. Durant sa vie, elle avait perdue des êtres chers, certains étaient partis pour toujours, d’autres avaient juste préféré s’éloigner d’elle. Elle pensait avoir fait son deuil lorsque ses proches s’étaient envolés, elle s’en était persuadée. Marion le savait, si elle voulait atteindre sa porte de sortie, il fallait surmonter cet obstacle, c’était le seul moyen d’aller de l’avant. Elle se posa devant le mur et se mit à réfléchir : comment faire son deuil ?

Inconsciemment, elle connaissait la réponse, il lui suffisait d’accepter le départ de toutes ces personnes, mais c’était plus facile de le dire que de le faire. Elle passa une bonne heure à se concentrer, à se résigner à l’idée que toutes ces personnes étaient parties et ne pouvaient guère revenir mais elle savait une chose, c’était que peu importait ce qu’elle traverserait, ils seraient là, à ces côtés. Sa tristesse diminua et elle sentit que le fardeau qu’elle portait jusque-là avait disparu et le mur qui était dressé devant elle depuis un moment avait disparu par la même occasion. Elle se hissa par-dessus le reste des pensées négatives qui étaient sur son chemin et finit par atteindre la lueur parmi les nuages.

Elle embrassa cette illumination qui la ramena dans la réalité.

 

Désormais délivrée du fardeau que constituaient ses pensées, la jeune femme se sentit plus légère, prête à affronter le monde extérieur, sa solitude et sa tristesse enfin envolées.

 

Clémence



01/03/2021
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