Maridan-Gyres

À chaque fois que je croise ses yeux, je vois de la panique... Le regard dans le vide,  je lui  murmure que tout va bien, en posant ma main sur la sienne avec un petit sourire. L'essentiel c'est de le rassurer comme il me rassurait quand j'étais enfant et que je me réveillais en pleurs le soir...

Aujourd'hui c'est mon tour de veiller sur lui. J'ai  connaissance  de l'homme merveilleux qui m'a  tant donné durant toute cette enfance. Aujourd'hui, je le vois devenir une coquille vide...

Généralement, je lui parle de nos souvenirs, de nos parties de jeu... Il reste calme à m'écouter. parfois ça fonctionne, je vois un sourire sur sa bouche, des jours un refus  d'écouter , un agacement sur son visage qui se demande qui je suis...

Les jours où ça fonctionne, on se remémore nos souvenirs. Je reconnais    l'homme merveilleux qui m'a élevée... Je l'écoute me parler, assise face à lui, sans l'interrompre . J'ai     conscience de la chance que j'ai et  des  limites   du temps. Alors, je profite de chaque instant...

Il y a des jours ou un simple bonjour déclenche un moment d'abandon... et le destin nous offre alors encore un moment de joie entre nous. 

Karima