Maridan-Gyres

Quelle aventure !

J’ai quitté la maison, tous les soucis journaliers pour m’enfuir, me réfugier au sommet de cette montagne. Après avoir traversé le village, les pâtures bordées de barbelés , gravi les sentiers herbeux et caillouteux, me voilà perchée sur ce rocher, seule.

Mon cœur bat la chamade, j’ai posé mon chapeau qui dissimulait en partie mon visage, me cachant du reste du monde. Le symptôme de ma dépression envahit mon être tout entier. Dans mes cheveux détachés, le vent insensible joue à faire des petits nœuds. Mon regard embué suit, dans le ciel matinal là-bas à l’horizon, un vol de grues partant vers les pays chauds, loin … peut être vers le Sahara.

Les récents orages ont favorisé le reverdissement de la nature. Même cela ne me réjouit pas. Dans mon sac, ma main saisit le livre : « les illusions perdues » !

Mauvais choix : j’aurais dû prendre le Petit Prince et sa quête d’amitié de l’aviateur Antoine de Saint-Eupéry, pour rechercher à mon tour ce qui est invisible à l’œil et qu’on ne voit bien qu’avec le cœur. Mon cœur plein de tourment, angoissé et fébrile. J’ai lu sur un forum de littérature que cet ouvrage intemporel apportait réconfort et douceur à ses lecteurs. Alors, pourquoi pas ? Je redescends vite dans la vallée pour le chercher.

Shunt