Maridan-Gyres

Assis dans cette salle d'attente, j'attends éperdument que prenne fin ce supplice.

Dire que tout a commencé par un écart de langage ! Et oui, cette fille était tellement conne que pour la détendre j'ai lancé une boutade qui a fait rigoler toutes les personnes présentes sauf elle ! C'était voulu pour la faire sourire et au lieu de cela, elle a fondu en larmes.

J'ai parfois de drôles d'idées. Bref mon coup stratégique pour gagner quelques places a foiré, ne me reste plus qu'à poireauter plus longtemps puisque son guichet est fermé ! Grrrr.

Soudain... Arrivée de je ne sais où... Une créature à la silhouette de rêve avance vers moi. Aussitôt, je tente un rapprochement. J'ai là de quoi faire passer le temps de manière agréable. La dame a de l'humour et mes blagounettes ne la font pas se transformer en fontaine. 

La merveille est institutrice, difficile d'imaginer un métier plus incompatible avec la beauté qui me parle ! J'imagine les pères à la sortie de l'école !!!

Voilà qu'on m'appelle. Je donne à ma voisine ma carte de visite et lui propose de la retrouver pour prendre un café dans le bar à côté "en tout bien tout honneur" ce qui une fois de plus la fait sourire.

Un quart d'heure plus tard, je sors et ne trouve pas trace de ma belle. Un chagrin abyssal me saisit... J'ai l'impression d'avoir été dépouillé de quelque chose d'extrêmement précieux !

Je ne comprends pas ce sentiment de perte, nous avons si peu échangé, tout ce que je sais de manière viscérale c'est que ce rendez-vous manqué c'est trépasser un peu et perdre une belle histoire en devenir. J'ai toujours eu du succès avec les femmes, ce loupé me crée une douleur côté cœur. Résigné je me dirige vers le bar où je comptais l'inviter. Alors que je m'asseois, le juke-box diffuse la chanson de groupe Il était une fois... "J'ai encore rêvé d'elle" cruauté du destin ?

Pas du tout, car là, je l'aperçois qui entre dans l'établissement. 

Marc H.