Atelier 2 - 2019
1er sujet : ronde de mots
Le président de l’association se leva. Il fit la description du circuit de la course en duo qui devait se dérouler le dimanche 14 février comme une action pour honorer la Saint Valentin.
Les adhérents écoutaient avec attention car, cette année, le trail aurait lieu en altitude, serait assez ardu compte tenu de la froidure probable, mais les récompenses seraient originales.
Le président expliqua qu’il avait sollicité un ami brocanteur dont le grenier recelait des objets insolites comme un gyrophare de vieille voiture de police retrouvé avec la carcasse rouillée sur un sentier que plus personne n’empruntait. Ce serait amusant de le proposer en 1er prix à la place de la sempiternelle coupe !
Il raconta qu’il fallait souvent casser les habitudes et débita un discours philosophique aux sportifs pour les convaincre du bienfondé de son choix. Certains hochaient la tête, perplexes et les conversations en aparté commencèrent…fusèrent quelque réflexions :
« Et pourquoi ne pas gagner aussi un séjour en igloo, au moins ce serait de saison !»
Après bien des tergiversations, il fallut démêler l’écheveau des propositions plus loufoques les unes que les autres…et fût retenu comme 1er prix un petit voyage d’une journée en péniche à condition de la rejoindre en voiture avec le gyrophare accroché sur le toit…La réunion se finit dans les rires, c’était gagné !
2ème sujet : Tautogramme en O (d’inspiration genre « Haïku »)
Odeur obsédante d’une Ombelle,
Ombrelle ocre ondoyante
Ouverte sur l’œil oriental,
Oiseau oasien orangé, Ondine océanique,
Osent outrepasser l’ordre oppressant…
3ème sujet d'après pphoto de Tommy Ingberg
Le gris embrume tout sur son passage, il se déverse du ciel sans vergogne et avale la plaine, la vallée et les champs… je le regarde prendre le pouvoir et masquer peu à peu les formes riantes et les couleurs chatoyantes de ce paysage dont je connaissais la magnificence.
Je suis ridiculement en habit de ville, mon chapeau comme collé sur la tête et je m’observe de loin enserré par des branchages avides de m’emprisonner.
Je me souviens avoir arpenté des lieux et des lieux pour retrouver cet endroit où je me vois « d’outre monde ». Je l’avais perdu pour une histoire sans racine avec une demoiselle trop parfumée au cœur de nougatine que j’aimais déguster.
Si longtemps loin de cette contrée, sous des cieux aveuglants de lumière et ruisselants de chaleur humides, j’avais vécu au rythme de voyages enivrants pour oublier les sucreries et la terre de mes ancêtres.
Et j’étais revenu avec l’obsession de fouler à nouveau l’herbe tendre des printemps de mon enfance, de prendre les arbres à bras le corps, de me rouler dans les feuilles mortes, et de me jeter au pied de ceux que j’aimais toujours.
J’avais tort.
Le jour de mon retour, je sentis une oppression, à peine descendu de ma voiture pour prendre le chemin buissonnier, si souvent emprunté, une force maléfique me poussa vers un champ désertique. Il y a des siècles et des siècles, j’ai perdu pieds soulevé du sol par un souffle presque silencieux, mais d’une sournoise puissance, immobilisé comme Christ en croix…
Je suis témoin de ma perdition sans prière salvatrice ni échappatoire.
Clohe.
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