Maridan-Gyres

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Atelier 19 - 2023 – sujet 4

 

« vous héritez d’une maison en province qu’allez-vous en faire ? »

 

L’héritage de l’oncle Adalbert

 

Au courrier de ce matin, une lettre d’un notaire de province nous informe que mon oncle Adalbert est décédé et qu’il me  lègue sa maison. J’ai un vague souvenir de cet oncle vu lors d’une réunion familiale quelconque, peut-être des obsèques, un « ours » vivant en ermite dont nous ne savions pas grand-chose, aux dires de ma famille .

 

L’étonnement passé, rendez-vous est pris chez le notaire, qui nous précise que la maison se situe dans un petit village au fin fond de l’Ardèche. Nous imaginons une masure délabrée, sombre et malodorante.

 

Le notaire nous montre alors des photos récentes et deuxième surprise, il s’agit en fait d’un petit manoir, certes un peu décrépi et quelques travaux à prévoir, sur un immense terrain vallonné et boisé. Nous tombons des nues !

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Afin de savoir que faire de cet héritage inattendu, nous décidons d’aller voir de plus près de quoi il retourne. Le notaire nous ayant précisé que l’endroit, quoique spartiate, est habitable nous partons y passer quelques jours.

 

Arrivés sur place, nous sommes surpris par le calme, le silence juste brisé par le chant d’un oiseau, le bruit de l’eau dans le ruisseau. Le soir, sur la terrasse nous admirons une voie lactée époustouflante depuis longtemps oubliée dans nos villes illuminées artificiellement. Sous le clair de lune un vol de chauve-souris à la recherche de leur pitance, le hululement de la chouette parvient à nos oreilles plus habituées aux klaxons et sirènes.

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Nous sommes sous le charme, mais la réalité nous rappelle à elle. Il y a quand même beaucoup de travaux à effectuer, un terrain à entretenir et aussi notre vie professionnelle qui d’ailleurs se manifeste sous la forme d’un appel doublé d’un mail pour rappeler un rapport et une réunion.

 

Sur le chemin du retour, nous rapportons les clefs au notaire et lui demandons de faire une estimation et de mettre en vente.

 

Et pourtant, malgré nous, au fond de notre cerveau une image s’incruste insidieusement, celle d’un petit coin perdu. Nous nous surprenons, chacun de notre côté, les yeux dans le vague, inattentifs aux propos d’une énième réunion sans grand intérêt.

 

Une sorte de langueur, d’ennui,  nous prend mais nous n’osons pas encore le formuler le soir au retour, nous contentant des banalités du quotidien.

 

Pourtant, un dimanche pluvieux, triste, en pensant à la semaine à venir sans entrain, nous osons enfin nous poser LA QUESTION.

 

Et si nous changions de vie, si nous partions pour une vie plus sereine ?

 

Peser le « pour », le « contre » :

 

  • Le travail : il peut se faire à distance avec quelques passages au bureau ou on peut changer
  • Les enfants : ils ont quitté le nid, font leur vie, auront plaisir à venir se reposer
  • Les amis : les vrais comprennent, se réjouissent et seront invités – pour les autres, ceux qui  nous pensent que nous sommes « fous », et bien qu’ils restent

 

Et nous voilà à faire des listes, des projets d’aménagement, de tâter le terrain auprès de nos employeurs respectifs quant à travailler à distance, tout en cherchant d’autres pistes.

 

Quelques semaines de réflexion plus tard, notre décision est prise. Nous partons, il est temps d’ouvrir une nouvelle page de notre vie.

 

L’appartement citadin est vendu rapidement, les cartons faits. L’un de nous n’a pu obtenir l’aval de son employeur pour l’aménagement de son poste, qu’importe d’autres projets se font jour, ouvrir des chambres d’hôtes, et enfin faire de son loisir, sa passion son métier.

 

Et voilà, grâce à l’oncle Adalbert, une nouvelle aventure commence.

 

 

Pivoine



07/01/2024
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