Atelier 17 – 2019 – 1er sujet.
Magie de l’Instant.
« Je prends la main de Floriane, une main délicate aux doigts effilés, ongles en amande au verni transparent et je la porte à ma bouche, je savoure son léger parfum « rose d’antan », puis je la laisse repartir vers sa poche pour prendre le gant de soie qui la protégera du froid.
Nous prenons le chemin qui borde l’étang et je repense souvent à cette phrase de Georges Sand : « Je vois toujours ce bois avant qu'on y eût porté la cognée » car la forêt est la cible d’un défrichement qui laisse entrevoir une aridité prochaine.
Mais à ce moment, la joie l’emporte, nous traversons un ruisseau à fleur de terre, il suffit de sautiller de pierre en pierre. Il serpente entre fougères et bruyères mauves au soleil couchant de fin août dont le regard oblique enflamme le ciel entre nuages et lointaines cimes des arbres, une mer de feu ! Comment plus joliment occuper l’espace ?
La magie de cet instant raconte que la perfection est possible, juste la saisir au vol avant que ne s’esquive le jour et que s’installe la nuit sans bruit, un peu inquiétante. Serrés l’un contre l’autre nous contemplons les nuages peu à peu éclairés par la lune qui se modèlent en visage de vieillard à large moustache.
Parfois, je me plais à imaginer qu’un Dieu à l’image surannée loge là-haut et pourrait détenir un coffre à merveilles dans cette chambre mouvante du ciel qui m’hypnotise.
Je fais un vœu : que ma belle et douce compagne me donne sa main soyeuse pour la vie, et pour l’obtenir je rêve qu’une fée à la voix céleste l’enchante.
Une chouette chevêche nous regarde de ses grands yeux fixes et nous nous embrassons tendrement fondus dans l’harmonie de ce paysage, pour sûr, mon vœu se réalisera. »
Claudine
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