Maridan-Gyres

Méditations d’un sage

Est-il possible de demeurer *insensible* devant les beautés que nous offre généreusement notre planète ? Il suffit d’ouvrir les yeux de notre âme pour se laisser pénétrer par ses bienfaits naturels. Elle ne nous a rien demandé. Elle ne nous a même pas invités. Nous nous sommes imposés à elle.

Nous devons *comprendre* que nous tapons l’incruste en sa demeure. Est-ce que pour autant que nous sommes bien élevés à son égard ? Notre comportement est-il à la hauteur de son hospitalité ? Accepterions-nous qu’un invité en notre home laisse traîner ses restes de sandwich sur notre canapé, sa bouteille de bière sur notre tapis du salon, pose ses chaussures boueuses sur le duvet de notre lit et boive sans vergogne notre réserve de bons vins ? Soyons francs, nous polluons allègrement *ruisseaux*, prairies, forêts, lacs et montagnes qu’elle met à notre disposition en toute confiance. En sommes-nous dignes ?

Notre *austère* béton accapare présomptueusement d'immenses étendues, alors que l’océan peut l’engloutir d’un simple revers de vague.

J’aime me promener sur les *sentiers* de nos forêts, fouler le tapis automnal sang et or, sentir les discrets champignons, écouter les geais cacarder. Mais au détour d’un chemin, quelques canettes de soda accompagnées de papiers gras épars brisent l’enchantement du promeneur, tel un cauchemar rompt un profond sommeil ressourçant. Les appels à plus de respect se perdent *vainement* dans le néant de notre insouciance. Si seulement *l’olivier* pouvait être aussi le signe de la paix entre la Nature et l’Homme. Nous qui la souhaitons tant entre les peuples. Nous qui espérons tant la fin des guerres, inquiets que leurs fronts ne viennent jusqu’à nos demeures, sommes-nous les premiers à vouloir mettre fin aux combats que nous imposons à notre Environnement ? Ne nous trompons pas, nous sommes les attaquants.

Viendra le jour où la Terre se mettra vraiment en colère. Déjà nous en subissons quelques prémices à nos portes et tous ceux touchés par les typhons, tempêtes et inondations, *tremblent* de savoir que leur désolation reviendra inéluctablement. Certains s’imaginent pouvoir fuir les champs de bataille, craignant avec raison que la lutte sera inégale. Quelle illusion ! A quand le miracle qui nous fera prendre le problème à *bras* le corps, *énergiquement*, sans faux fuyant, ni bavardage politique ? A quand la signature avec Dame Terre d’un traité de respect pacifique réciproque ? Ainsi médite le sage au milieu du lac de la sérénité.

Dorémi Octobre 2024.