Atelier 16 - 2024 - Sujet 5
MIROIRS D'EAU
L'écho répète, identique et clair,
Mon cri qui s'élève vers le ciel .
Mais l'eau, miroir, joue à s'y méprendre,
Reflétant parfois un autre ciel.
Immeubles scintillent, lointains et droits,
Où devrait surgir la montagne austère.
Le soleil, complice de ces jeux de foire
Tisse un voile trompeur sur la matière.
Ainsi, les reflets, miroirs trompeurs,
Nous offrent un monde illusoire et changeant .
Et si l'écho répète nos désirs,
L'image, elle, se joue de nos sens .
MÉDITATION PASTORALE
Sous le ciel vaste , d'un bleu infini,
Où les nuages filent, légers flocons,
Le berger rêve, bercé par le vent tiède
Et le doux bêtement de ses compagnons.
Les yeux perdus dans l'horizon lointain,
Il contemple les champs d'un vert éclatant,
Écoute le murmure de la petite source
Et sent le soleil caresser son front.
Il pense aux étoiles qui brilleront bientôt,
Aux histoires qu'il racontera ce soir,
Aux brebis qu'il faut conduire à l'abreuvoir
Et au feu crépitant qui les réconfortera.
La vie est simple, paisible et douce
Loin du tumulte de la ville.
Ici, le temps s'écoule sans s'impatienter
Et le cœur bat au rythme de la nature.
☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
ÉTREINTE D'OR
Sous un voile d'or, deux corps s'enlacent
Dans une étreinte où le désir reste muet.
Les regards se perdent, les âmes s'épanchent
Dans un silence où le cœur seul bat .
La pudeur est un voile, léger et doux
Qui cache les émois, les frissons secrets.
Elle est le mystère qui habite les yeux
Et le frisson qui court sur la peau des amants.
Les ornements, les motifs, une parure
Masquent les corps, les rendent sacré .
.
La pudeur est un bijou, une nature
Qui fait de l'amour un trésor gardé.
Dans ce tableau, Klimt nous invite à célébrer
L'intimité, la tendresse et le désir.
La pudeur n'est pas une honte mais un mystère,
Un voile d'or qui rend l'amour plus beau, plus pur.
☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Illustration : Axel Bosler
LES PETITS CUEILLEURS
Dos tournés au soleil, paniers en main ,
Deux enfants s'enfoncent dans les bois.
Pas de champignons toxiques à cueillir
Mais des fleurs, un trésor qu'ils choisissent.
Les pétales soyeux, les couleurs vives,
Un bouquet qu'ils offriront à leur mère.
Pas de risque d'empoisonner,
Un geste d'amour, simple et sincère.
Ils connaissent les dangers de la forêt,
Les plantes vénéneuses, les champignons trompeurs .
La nature est belle mais elle peut être cruelle.
Ils respectent ses lois, ses secrets.
Dans leur cœur d'enfants, la prudence reste reine.
Ils ne veulent pas nuire, blesser, empoisonner.
La cueillette est un jeu, un rite ancien
Où chaque geste est pesé, mûrement.
☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆☆
Illustration : Anne Sauvage
ÉCLATS DE ROSE
Rose fané, virant à l'orangé, couleur de la chair blessée,
De la vie, de la tendresse.
Ici, elle hurle, elle saigne
Dans une danse frénétique.
Bleu, couleur de la nuit,
Des larmes coulent en silence.
Il se mêle au rose, s'entremêle
Dans un cri muet, une souffrance.
Des coups de pinceau, sauvages,
Déchirent la toile, l'âme .
Un chaos pictural
Qui reflète un monde en lambeaux.
Et pourtant, dans cette confusion,
Une lueur d'espoir persiste.
Le rose, couleur de la renaissance,
Réapparaît, tenace.
Ce tableau, miroir brisé,
Révèle une douleur indicible
Mais aussi une force intérieure
Qui refuse de céder.
MarieSylvie
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