Atelier 16 - 2021 - sujet 2
L’amour couve sous les braises
Garance :
60 ans, veuve, fortune, éducation, bien sous tout rapport, gouts éclectiques Cherche riche parvenu, ou truand artiste 60-75ans pour égayer solitude et cheminer à deux vers une union heureuse. Aristocrate s’abstenir. Ecrire au journal qui transmettra.
Hadrien :
Chère Garance, votre annonce dans la gazette des amis du musée m’a d’abord fait sourire, puis elle a suscité mon intérêt. J’ai donc décidé de vous parler un peu de moi, voilà : « mon nom est Hadrien, aux yeux de tout le monde et à mes yeux également j’ai du talent, je suis un artiste reconnu, j’aime vivre dans le monde. De plus, sachez que ma fortune a des origines obscures ce qui, si j’ai bien compris vos propos ne sera pas pour vous déplaire ma douce amie (mais je brule peut-être les étapes.)
Aussi je vous propose de nous rencontrer au café Vulcain, face au musée vendredi vers 18 h, venez je vous en prie, mon cœur de truand talentueux est asséché, fatigué. Pour que vous puissiez me remarquer j’aurai la gazette du musée dépliée devant mon verre de cocktail « Baiser de feu ».
Bien à vous, Hadrien.
***
Garance en se préparant à cette rencontre essayait d’imaginer Hadrien. Elle mettait du soin dans le choix de sa toilette de ses bas, de ses chaussures. Elle n’avait pas hésité elle serait à 18h au rdv. Bien sur, elle avait reçu quelques autres réponses à son annonce, quatre plus précisément, mais la banalité, la platitude de leurs contenus l’avait laissé indifférente. Elle voulait rencontrer un homme qui la fasse rêver, un homme pour qui elle brule de désir. Fi des fonctionnaires au teint platreux comme son feu mari, au diable les allumettiers toujours prêt à lui déclarer leur flammes.
Le coté aventurière qui sommeillait en elle avait été charmé par la façon directe de parler d’Hadrien. La description qu’il faisait de lui l’avait intriguée, les certitudes, l’assurance quand à son talent et la reconnaissance par les autres de celui-ci, la place qu’il occupait disait-il dans ce monde, mais aussi le mystère entretenu sur l’origine de son patrimoine, sa fragilité aussi à peine avouée. tout cela excitait terriblement la sexagénaire. Un bout de vie heureuse et embrasée à deux se préparait, elle en était persuadée. Un dernier coup d’œil dans le miroir, elle poussa un soupir amusé quand elle perçut l’incandescence de ses joues et verrouilla la porte du pavillon qu’elle occupait au 8 rue de la salamandre.
Hadrien avait ajusté sa postiche couleur châtain de manière très sure, il maitrisait l’art de se travestir de créer un personnage presque comme un comédien professionnel. Il dissimulait sa calvitie, s’affublait d’une moustache ou pas. Il n’y avait que sa barbe pour laquelle il ne supportait aucune transformation, elle faisait partie de son charme et il savait que les femmes rencontrées étaient sensibles au soin qu’il apportait à celle-ci. La broussaille de ses sourcils le gênait un peu, aussi il les tailla avec soin. Il ne négligeait rien et bien sur chaque fois, il enlevait son alliance.
Seule, sa tenue vestimentaire lui occasionnait une réelle contrariété, ce n’est pas qu’il manquait de choix, loin de la, celle qu’il préférait (ses conquêtes féminines aussi) c’était la veste croisée qui mettait sa silhouette en valeur avec son pantalon assorti. Mais, voila toute ses tenues ne pouvaient se départir d’une odeur de brulé, il avait tout essayé pourtant, il avait mis son épouse à contribution et bien que celle-ci les eu toutes délicatement frottées à l’aide d’une brosse trempé dans le café noir cette maudite odeur de cuisinière à bois persistait. Tant pis ! Il s’aspergeât d’eau de Cologne et sortit. Tandis qu’il approchait du café face au musée il songea que peut être, il lui faudrait acheter une nouvelle scie et passer une nouvelle commande de bois.
Ivoleine
A découvrir aussi
- Atelier 4 - 2021 - sujet 1
- Atelier 10 - 2021 - sujet 4 Tautogramme ren J
- Atelier 6 - 2020 - sujet 2 image 4
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 487 autres membres