Maridan-Gyres

Il avait tout pour être heureux, une magnifique femme, deux beaux enfants (une fille, un garçon : le choix du roi), une maison dans les bois près d’un ruisseau où les truites abondaient. Il était bûcheron et gérait le bois des collines environnantes, c’était un travail qu’il aimait, il lui permettait de pourvoir aux besoins de sa famille. Sa femme s’occupait du potager, des arbres fruitiers, elle vendait ses fruits et légumes au marché du village situé à une dizaine de kilomètres où les enfants allaient à l’école. Partout où vous posiez votre regard vous ne pouviez vous empêcher de rêver devant ce cadre bucolique.

Un jour son banquier, pour mieux assurer ses vieux jours lui avait proposé de placer ses économies en bourse. Lui faisant confiance, il avait acheté des actions. Au début tout allait très bien, mais un jour ses actions avaient chuté, il se retrouva à découvert, obligé d’emprunter pour payer ses charges.

Il n’arrivait pas à s’en sortir, le banquier le harcelait sans cesse afin qu’il règle son crédit, il avait beau le supplier rien n’y faisait, il exigeait la totalité du remboursement avant la fin de l’année, à savoir dans trois mois. Avant saisie. Chose impossible à réaliser étant donné le montant de sa dette.

Un matin, alors que sa femme et ses enfants étaient partis au village, il rédigea un petit mot pour s'excuser, et leur demander pardon de les avoir mis dans l'embarras.

Impuissant, malheureux, il sombra dans la dépression et vida une bouteille entière de vin. Ivre, désorienté, il s’engagea à pied sur la route où n’entendant pas la voiture arriver, il fut heurté par celle-ci, ressentit une douleur cuisante puis le trou noir. Il succomba à ses blessures sans avoir repris connaissance.

Romantini