Maridan-Gyres

La vie qui passe

Sur les joues tannées du vieux,

Les larmes ont creusé des sillons.

Non, il n’a pas perdu la raison !

Il peut au ciel lever les yeux

Quand les paroles des jeunes enfants

Choquent son entendement.

Alors il pense à ses ancêtres

Qui autrefois lui prenaient la tête.

Ceux-là avaient connu la misère :

Ils sortaient de la guerre.

Avec très peu d’argent,

Ils vivaient chichement,

Avaient éduqué leur progéniture

En respectant la nourriture.

Economisant autant que faire se peut,

Pour aider les plus malheureux.

Mais autrefois, les vieux c’était les autres !

Maintenant ils ont passé la porte.

Aujourd’hui, dans un cadre sur la cheminée,

C’est la photo de pépé et mémé.

Et dans ce monde où la croissance

Evolue rapidement,  avec insolence

Il a  bien du mal à comprendre

Que la vie peut le surprendre.

Pourtant sur cette terre

Où la vie est éphémère,

Quelques soient les ambitions,

Que l’on soit fille ou garçon,

La seule raison d’être heureux

Ce n’est pas de faire des envieux,

Mais  vivre dans l’amour du prochain,

Pour profiter encore de demain ?

Alors le vieux sourit,

Il passe sur sa joue rabougrie,

Une main par la vie abimée,

Et attend la fin de sa journée.

Shunt - 2024.07.20