Maridan-Gyres

Il parlait, le téléphone d’une main, dans l’autre un stylo afin de noter l’endroit, le jour et l'heure fixée par son interlocuteur. Il avait vu son documentaire à la télévision et voulait le rencontrer pour discuter de l‘objet à la mode du moment, celui que tout le monde s’arrachait, à savoir : un rubicube.
Il désirait savoir comment lui était venu cette idée de génie.
Devant lui, sur le bureau, un Larousse de poche ouvert sur la page où trônait un microscope.
Il travaillait dans la recherche médicale sans relâche ne s’occasionnant que de courtes pauses pendant lesquelles il s’occupait de son petit jardin. Il aimait enjoliver son parterre de fleurs sauvages après avoir au préalable utilisé un balai pour dégager le chemin tracé au milieu afin de se déplacer aisément.
Arrosoir à la main il admirait son travail, remplissant la gamelle de son chien posée devant la niche. Il chantait, heureux de pouvoir lézarder, recharger ses batteries après ses rudes journées de labeur.
Il avait érigé un épouvantail, revêtu d'une armure afin de faire fuir les oiseaux qui avaient la fâcheuse habitude de venir picorer les cerises dont il raffolait et surtout il ne supportait plus de recevoir sur la tête leurs fientes lorsqu’il se prélassait à l’ombre du cerisier.

Romantini